- En une décennie, notre pays a perdu 8 grades dans la notation souveraine et…60 places au Forum de Davos ! Une contreperformance digne du livre de Guiness »
- Pour s’en sortir, il faut croire aux… miracles !
La nouvelle notation octroyée à la Tunisie par l’agence Fitch Rating est tombée tel un couperet en mettant notre pays dos au mur tout en lui laissant une sorte de petit échappatoire avant d’aller au purgatoire.
Avant cette notation dégradée de B+ à B- avec perspectives négatives, certains politiciens et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) juraient leurs grands dieux qu’il n’est pas question d’obéir aux injonctions du Fonds monétaire international (FMI). Qu’en pensent-ils à présent que le pays risque fort de se retrouver, malgré lui, au Club de Paris ?
La situation est-tellement choquante que les Tunisiens ont du mal à s’en remettre, car il faut se rendre compte que, désormais, la Tunisie doit s’en sortir du piège de ce Club dont les exigences seront difficiles à satisfaire.
Plus encore, notre pays n’aura qu’un seul choix à savoir celui d’obéir aux desiderata des puissances étrangères aussi bien pour le remboursement des dettes, du reste énormes, que pour les prêts ou autres investissements à obtenir, par la suite, avec l’aval et la bénédiction du FMI.
D’ailleurs, le grand expert Radhi Meddeb évoque l’éventualité d’une demande de rééchelonnement de la dette de notre pays, ce qui serait synonyme d’un aveu d’impuissance d’honorer, dans l’immédiat, ses engagements.
« Les jours qui viennent s’annoncent difficiles. L’été sera chaud », conclut-il en substance.
De son côté, Taoufik Baccar, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, ne cache son sentiment d’amertume devant cette dégradation de la notation souveraine surtout qu’il s’agit de près huit grades perdus en l’espace d’une seule décennie, soit un triste record ajouté à celui de la dégringolade au Forum de Davos où le classement de la Tunisie est passé du 32ème au…92ème rang !
« C’est la plus sévère chute dans l’histoire de Davos et une contreperformance digne du livre de Guiness » dont il sera très difficile de se relever.
L’expert, Mourad Ben Chaâbane assure qu’il n’est pas surpris de cette note qui reflète le rythme de la croissance en Tunisie durant la dernière décennie dans le sens où le taux n’a jamais dépassé les 1% par an.
D’ailleurs, cette croissance prévue, durant les années allant de 2021 à 2023 et inférieure à 3%, ne permet même pas de payer les intérêts extérieurs, surtout que la descente vers la classe « C » paraît difficile à éviter, sans oublier que le recours au marché financier international deviendrait très coûteux (taux d’intérêt en devises à deux chiffres), ce qui éloigne cette forme de financement, surtout qu’il est de moyen terme » !!!
Il est clair, aussi, qu’une fois passée l’étape du Club de Paris, il sera obligatoire de revenir vers le FMI avec qui un accord serait obligatoire pour assurer un financement extérieur qui éviterait le défaut.
La question à poser est la suivante : La Tunisie sera-t-elle capable d’éviter la cessation de paiement, un risque qui frappe avec insistance à nos portes. Et pour s’en sortir, il faut croire aux miracles !…
Noureddine HLAOUI