- Les manifestants veulent mettre fin à la dictature sclérosée des khouenjiya qui pèse sur leurs poitrines
- Le 25 juillet 2021, un tournant décisif dans le processus d’une révolution inachevée que l’islamisme sectaire a confisquée…
- Oui à un futur gouvernement de personnalités patriotes pour préparer l’étape à venir sans le moindre référentiel religieux
Cette journée du 25 juillet 2021 a marqué le ras-le-bol des Tunisiennes et des Tunisiens vis-à-vis du parti islamiste des khouenjiya qui continue à vouloir asseoir sa mainmise sur tous les rouages du pays par le biais d’un « coussin » constitué des bandits d’al Karama, anciens miliciens des LPR dissoutes et le ventre mou que représente Qalb Tounès à cause de son président, Nabil Karoui, poursuivi en justice.
Après plusieurs jours d’attente avec des doutes quant aux véritables instigateurs du mouvement d’aujourd’hui, les manifestations ont eu lieu finalement prenant, dans certaines régions, une immense ampleur comme cela a été le cas, notamment, Sousse, Tozeur, Kairouan, Le Kef, Monastir, Sfax, Nabeul.
Et ce n’est pas fini puisqu’on s’attend à la poursuite du mouvement dans la soirée de ce dimanche dans plusieurs régions et, surtout, dans les périphéries de la capitale dont la cité fétiche d’Ettadhamen.
Ce qui est remarquable en cette journée, c’est le ciblage presqu’exclusif du mouvement Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et leur président, cheikh Rached Ghannouchi prouvant qu’il unanimement, ou presque, haï par les citoyens qui voient en eux l’origine du mal dont souffre la patrie, dans le sens où les Nahdhaouis sont là pour dévaliser la Tunisie et lui subtiliser ses richesses.
La dernière preuve en date est celle de l’exigence de la honte que n’a pas hésité à crier, haut et fort, le président du Conseil de la Choura, Abdelkrim Harouni : « Trois mille milliards doivent être versés dans le fonds dit des compensations pour dédommager les islamistes et autres takfiristes suite à un arrangement fixé avec la sulfureuse et douteuse Sihem Ben Sedrine.
Or, les Tunisiens ne veulent plus entendre parler d’Ennahdha et de ses barons qui mènent la belle vie au détriment du peuple qui souffre le martyre, d’où les manifestations d’aujourd’hui scandant des slogans très clairs contre Ghannouchi and Co.
Même après les déclarations d’Abir Moussi réaffirmant sa non adhésion à ce mouvement du 25 juillet, les manifestations ont été généralisées à tous les pays où diverses tendances y ont participé dont des partis et des groupes de gauche, des jeunes se disant des partisans de Kaïs Saïed et d’autres se disant indépendants et sans étiquette.
D’ailleurs, seuls les sièges d’Ennahdha ont été visés et touchés par les attaques des manifestants alors que les slogans s’adressaient notamment au Parlement et, bien évidemment, le parti islamiste sans oublier que plusieurs de ces scènes ont eu sous en l’absence, rappelant, par moments, des forces de l’ordre
Après plusieurs heures, les premières réactions des « barons nahdhaouis » ont fini par se manifester. Outre un communiqué quasi-anonyme, Noureddine Bhiri, Ali Laârayedh et Yamina Zoghlami ont fait des déclarations ou publié des statuts dans lesquels ils se jouent les victimes et les champions de la démocratie. Et ce en l’absence de Ghannouchi qui semble plus affaibli que jamais sur le plan physique.
Mais c’est Rafik Bouchlaka, gendre du cheikh et homme qui obéit à la lettre aux ordres et applique les consigne de son beau-père, qui a été le plus explicite en mettant, clairement à l’index Kaïs Saïed et son cabinet au Palais de Carthage, dans un souci évident de placer le mouvement d’aujourd’hui dans le même cadre de la rivalité Saïed-Ghannouchi !!!
Or, ce que n’ont pas compris les Nahdhaouis, c’est que ceux qui ont manifesté, aujourd’hui, c’est la masse désenchantée des jeunes qui n’a pas connu l’ancien régime, mais assoiffés de liberté et animés par la rage de mettre fin à la dictature sclérosée des khouenjiya qui pèse sur leurs poitrines. D’ailleurs, les observateurs sont persuadés que le parti vieillissant de Ghannouchi n’est pas en mesure d’endiguer la colère explosive des enfants de la révolution.
Cette nouvelle conscience résolument anti islamiste incarnée par deux millions de jeunes est une nouvelle donne que personne n’a vu voir venir et qui n’a pas manqué de surprendre le plus professionnel des politiques.
Elle constitue un tournant décisif dans le processus général d’une révolution inachevée que l’islamisme sectaire a confisquée pour étouffer tout changement en faveur d’une modernité tournée vers le progrès
Maintenant, la question qui se pose est de savoir quelle suite aura la journée du 25 juillet. En tout état de cause, certaines forces imbues de bons sens estiment qu’il serait de bon aloi de s’accorder sur un futur gouvernement composé de personnalités nationales et patriotes en vue de trouver les solutions de sauvetage du pays et de préparer l’étape à venir
Une étape qui devrait, dans un premier temps, éviter la participation classique des partis afin de préparer une nouvelle approche coupant avec le système politique actuel et avec toute participation fondée sur un référentiel religieux et sur le tissu associatif douteux à l’instar des associations de bienfaisance dont le plus mauvais exemple est celui de la secte de Qardhaoui et ses sbires et auxquelles est adossé Ennahdha pour amasser un argent fou .
Noureddine HLAOUI