- La présidente du PDL conteste la politique des deux poids, deux mesures, par rapport à l’UGTT et le groupe de Nizar Chaâri
- Avec plus de 20 000 présents à son live, Abir Moussi marque de sérieux points au niveau populaire et médiatique
- Les observateurs parlent d’un avant-goût d’une éventuelle bataille Saïed – Moussi à travers les urnes
Comme elle l’avait annoncé depuis plusieurs jours, Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL), une manifestation singulière de protestation a eu lieu, cet après-midi du lundi 9 août 2021avecun cortège impressionnant de voitures.
En effet, il s’agit là d’une récidive dans le but de contourner les dispositions de l’état d’urgence et du couvre-feu ainsi que les dispositions sanitaires imposées à cause de la prolifération du Coronavirus
Agissant selon les réglementations en vigueur et selon les dispositions de la loi, à savoir l’information préalable auprès des services compétents du ministère de l’Intérieur (date, heure, lieu et itinéraire), les partisans du PDL ont entamé leur action, normalement, en toute légalité puisqu’ils n’ont reçu aucun avis d’interdiction.
Mais à la grande surprise, la manifestation a été bloquée par les unités de sécurité et de la circulation routière au niveau du rond-point du Kram.
Or, au moment du blocage, la situation était inextricable dans le sens où le cortège composé de centaines de véhicules, voire plus, se trouvait coincé avec l’impossibilité d’avancer ni de faire marche-arrière.
Et en l’absence de consignes et d’explications justificatives sur le pourquoi de l’arrêt du cortège, on commençait à craindre le pire avant qu’une décision n’ait été prise pour faire dégage la voie du sens inverse et de permettre à la marche des voitures de prendre un autre itinéraire.
Mais le mal était fait et le chaos était total. D’ailleurs, il a fallu attendre jusqu’après 20 heures du soir pour que la manifestation ne soit arrivée à terme. Avec ce qui est arrivé, ce lundi, tout porte à croire que l’action du chef de l’Etat entreprise le 25 juillet 2021 n’est pas dirigée contre les islamistes d’Ennahdha et ses pare-à-choc, mais plutôt contre les parties qui le contrarient
A noter que la présidente du PDL a déploré « une politique du deux poids deux mesures » pratiquée par le président de la République tout en l’appelant à « respecter les droits et les libertés des destouriens qui représentent importante frange du peuple tunisien et d’éviter les abus de pouvoir et le recours à des mesures exceptionnelles pour les priver de leur rôle national en tant que force d’opposition sérieuse dans le pays ».
En tout état de cause, Abir Moussi a confirmé sa grande capacité de mobilisation et de communication dans le sens où un très grand nombre de véhicules ont participé à ladite marche avec un sens aigu de la discipline.
Mais on signale surtout la présence massive des internautes à son live réunissant, par moments, plus de 20 mille Facebooker, un chiffre qu’aucun politicien n’a réussi à obtenir. Elle a surtout fait entendre sa voix auprès de l’opinion publique, plus particulièrement concernant l’interdiction de la tenue du congrès du PDL « alors que l’UGTT a bien tenu son congrès et Nizar Chaâri est en train de tenir des meetings hebdomadaires ou presque à travers les régions tout en bénéficiant des autorisations nécessaires pour cela…
En tout état de cause, il s’agit d’une première manche de gagnée par Abir Moussi face Kaïs Saïd dont les conseillers semblent avoir mal géré cet épisode puisque la présidente du PDL et son parti ont réussi un coup médiatique de tonnerre donnant un avant-goût d’une éventuelle prochaine bataille entre eux à travers les urnes.
N.H