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On empêche seulement les « voleurs et les escrocs » de voyager…Les innocents et les propres doivent comprendre et patienter
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«Où voit-on la dictature ? Il n’y a ni potences, ni exécutions sommaires par balles… »
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« Celui qui croit que je peux revenir en arrière, il se trompe et qu’il aille avec sa feuille de route et avec son dialogue au….……. ».
Après trois jours de de silence et d’absence, le temps de « digérer » la dernière rencontre avec la délégation sécuritaire américaine qui, selon le communiqué de la Maison Blanche, lui a fixé les grandes lignes de la prochaine feuille de route à suivre, à savoir le « retour rapide à la démocratie parlementaire, la désignation d’un gouvernement et de son chef, Kaïs Saïed a fini par se manifester… à l’aéroport Tunis-Carthage.
En apparence, il y est allé en rapport avec la multiplication des lamentations de la part des politiciens et des hommes d’affaires, notamment, empêchés de quitter le pays sans décision judiciaire, sans notification, sans information préalable et sans motif précis et mentionné par écrit..
Saïed n’a pas non plus d’autres explications à part celles que la Tunisie se trouve sous le « régime des mesures exceptionnelles ». Pourquoi les gens sont-ils si pressés de quitte le pays, s’interroge le chef de l’Etat ? Tout le monde doit patienter qu’on vérifie que les candidats au voyage sont « propres et qu’ils n’ont rien à se reprocher ».
« Les juges ne savent rien car les dossiers qui leur sont soumis, sont vides, mais les services sécuritaires savent tout, d’où les mesures restrictives avant d’y voir clair ».
Et d’enchaîner : « Les voleurs doivent rendre les milliards, il y en a un qui a détourné, à lui seul, 80 milllliards… en euros ou en dollars, je ne sais avec exactitude », a balbutié le chef de l’Etat. Et de conclure : «nous ne confisquons pas la liberté des gens de se déplacer. Il s’agit de simples dispositions préventives. Et puis, je suis déterminé à imposer cette mesure jusqu’à ce qu’on soit bien éclairé sur les personnes impliquées dans des trafics et autres escroqueries… »
Et à force de « massacrer » moralement et financièrement, les hommes d’affaires dont il parle avec le plus grand mépris, le pays risque de ne plus pouvoir compter sur cette catégorie sociale si précieuse et si nécessaire pour l’économie nationale
Par contre d’autres hommes d’affaires poursuivent leur bonhomme de chemin sans être inquiétés outre mesure. C’est le cas des Mabrouk et du Nahdhaoui Frikha, ancien député et tête de liste du parti islamiste pour ne citer que les plus en vue. Le premier avait bénéficié des coups de main apportés par Youssef Chahed du temps où il était omnipotent chef de gouvernement
Le second, auteur d’un montage financier fort douteux pour créer la compagnie Syphax Airlines soupçonnée dans l’affaire des voyages des jeunes en Turquie, n’a même pas été cité par le chef de l’Etat lorsqu’il a soulevé du bout des lèvres cette question.
Mais, le président de la République lui a fait une fleur en lui permettant de ressortir par l’aitre entreprise, Telnet, avec deux affaires du genre « tape-à-l’oeil » en l’occurrence, le lancement par une fusée russe d’un nanosatellite de quelques centimètres et la participation d’une femme tunisienne à un voyage de la station spatiale russe. Soit, deux affaires qui ne profitent aucunement au bon petit peuple.
Critiquant ceux qui parlent d’une dictature pour ternir l’image de la Tunisie à l’étranger, Kaïs Saïed s’interroge : « où ont-ils vu la dictature ? S’il y avait dictature, on aurait vu les potences ou des gens exécutés sommairement pas par balles», argumente-t-il.
Et de conclure : Nous sommes en train d’avancer selon la voie tracée par le peuple tunisien. Et celui qui croit que je peux revenir en arrière, il se trompe sur toute la ligne et qu’il aille avec sa feuille de route et avec son dialogue au….……. ».
Ainsi, le chef de l’Etat semble n’écouter qu’une seule logique, la sienne, celle qui lui a valu la popularité et le populisme car, force est de reconnaître qu’on ne lui connaît aucun soutien ou presque de la part de personnalités nationales d’envergure ou à grand rayonnement
D’ailleurs, nombreuses sont les personnalités patriotiques qui, tout en étant d’accord avec la mise à l’écart des khouenjiya qui, telle une secte, ont détruit la Tunisie, ne soutiennent pas Kaïs Saïed dans son approche sans repère, ni stratégie, à part celle du « peuple veut ».
Au contraire, ils ont peur de lui et ont peur de sa « philosophie » qui pourrait mener la Tunisie vers l’inconnu qui pourrait d’avérer « ravageur » et pourrait pousser le pays vers l’isolement dans la mesure où certains observateurs n’hésitent pas à dire qu’il nous mène droit vers les le système de coordinations, sortes de « comités populaires dignes des périodes les plus sombres du kadhafisme.
En tout état de cause, les observateurs avertis parlent d’ores et déjà d’un futur « fait accompli auquel les Tunisiens seraient soumis par Saïed et indiquent qu’une autre constitution est en train d’être peaufinée par une équipe de spécialistes réunis par Saïed…
Noureddine HLAOUI