Les instances internationales s’expriment de plus en ouvertement pour critiquer l’action menée par le président de la République, Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021.
C’est dance cadre que le président de la Commission de Venise, Gianni-Buquicchio, s’est exprimé aujourd’hui, jeudi 26 août 2021, sur l’état d’exception en Tunisie. En voici quelques extraits :
Depuis la déclaration de l’état d’exception le 25 juillet 2021, le Président de la Tunisie concentre dans ses mains les pouvoirs législatif, exécutif et, partiellement, judiciaire. La Tunisie n’a pas de cour constitutionnelle.
« Depuis la révolution en 2011, la Commission de Venise a accompagné la Tunisie dans la recherche d’un nouveau départ, à partir de la préparation d’une constitution démocratique…Je suis convaincu néanmoins qu’une lutte efficace contre le fléau de la corruption doit aller de pair avec le respect de la démocratie, des droits fondamentaux et de l’état de droit. L’une ne peut exister sans l’autre, et vice-versa.
Je reste convaincu qu’une solution aux graves problèmes auxquels le peuple tunisien est confronté aujourd’hui peut – et doit – être trouvée dans les paramètres démocratiques fixés par la Constitution tunisienne. La Commission de Venise, dont la Tunisie est membre à part entière, est prête à fournir une assistance dans cette recherche…. »
Il en est de même pour Amnesty International qui a publié, en ce même jour du jeudi 26 août 2021, un communiqué « exigeant la levée des interdictions de voyage imposées à plusieurs personnalités, politiciens, et hommes d’affaires tunisiens depuis le 25-Juillet.sans qu’elles ne soient appuyées par une décision de justice ou des poursuites judiciaires, expliquant que les agents de la police des frontières à l’aéroport ont été informés verbalement de cette décision… ».
Qualifiant la procédure d’abusive, Amnesty a signalé que 23 hauts responsables de l’Etat et 21 membres de leurs familles – dont l’identité n’a pas été communiquée – avaient été interdits, le 19 août, d’embarquer sur un vol vers la Turquie où ils devaient passer des vacances sans aucun motif ne leur soit communiqué.
Parmi les autres personnes interdites de voyages, on citeran, entre autres, l’architecte-entrepreneur Zied Ajra, la juge Imen Laabidi, l’homme d’affaires Skander Rekik et le député Anouar Ben Chahed.
N.H