Malgré les affirmations des talibans concernant le respect des droits des femmes, les experts estiment que leur nouveau règne en Afghanistan ne sera pas différent de ce qui s’est passé dans les années 1990, lorsque le groupe islamiste utilisait la terreur pour exercer leur pouvoir et leur contrôle sur la société.
Les générations précédentes se souviennent du régime islamique ultraconservateur qui a vu régulièrement des lapidations, des amputations et des exécutions publiques pendant le régime taliban avant l’invasion menée par les États-Unis qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Sous les talibans, qui régnaient selon une interprétation sévère de la loi islamique, les femmes étaient en grande partie confinées chez elles.
Rappelons que les États-Unis ont achevé il y’a quelques jours, le retrait de leurs troupes d’Afghanistan, mettant ainsi fin à l’une de leurs plus longues guerres. La main mise des talibans sur un pays déchiré par la guerre est intervenue après le retrait des forces internationales d’Afghanistan, les États-Unis en tête.
Écrivant pour le groupe de réflexion canadien Forum international pour les droits et la sécurité (IFFRAS), Salma Kouser-Asif a déclaré que le nouveau régime taliban avait tenté de se présenter comme modéré, contrairement au précédent.
Le mois dernier, dans son tout premier communiqué après avoir pris le contrôle de Kaboul, les talibans avaient assuré que le groupe s’était engagé à garantir aux femmes leurs droits fondés sur l’islam.
« Les talibans se sont engagés à garantir aux femmes leurs droits fondés sur l’islam. Les femmes peuvent travailler dans le secteur de la santé et dans d’autres secteurs où elles sont nécessaires. Il n’y aura aucune discrimination contre les femmes », a déclaré le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid.
Alors que les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan après 20 ans, les experts estiment que les femmes afghanes sont les plus susceptibles de faire face à un avenir incertain sous le régime du groupe terroriste.
Après son arrivée au pouvoir le mois dernier, le groupe est revenu sur ses promesses de respecter les droits des femmes en Afghanistan et a annoncé une interdiction de la mixité.
Les responsables talibans avaient déclaré qu’il n’y avait pas de justification alternative à la poursuite de l’éducation mixte et que cette pratique devait être stoppée. Le ministre de l’Éducation, nouvellement nommé, a déclaré que les activités éducatives se dérouleraient conformément à la charia.
« Cependant, en ces temps incertains, les talibans sont plus que jamais surveillés. Au lieu d’un abandon total, il est temps que la communauté internationale exerce une pression. L’Afghanistan s’est engagé par rapport à plusieurs pactes et traités qu’il a signés en tant que nation et qui doivent être respectées sans aucun mépris pour les droits civils, politiques, culturels et humains », a déclaré Salma Kouser-Asif.
Lundi dernier, deux comités de l’ONU ont appelé les talibans à honorer leur engagement de protéger les femmes et les filles afghanes et de respecter leurs droits humains.
Cependant, les Comités se sont déclarés préoccupés par les informations faisant état d’attaques ciblées contre des femmes et des filles qui ont contribué au développement du pays au cours des 20 dernières années. « Ces femmes devraient être félicitées pour leurs rôles importants et leurs contributions au développement économique, politique et social en Afghanistan, plutôt que d’être soumises à des agressions », ont ajouté les comités de l’ONU.
Les Comités ont rappelé que les restrictions excessives et arbitraires des droits des femmes et des filles à la liberté de mouvement et d’expression, à l’éducation, au travail et à leur droit de participer à la vie publique sont incompatibles avec les principes de proportionnalité et de non-discrimination.