Lors de la réunion de son Conseil d’Administration, tenu hier 06 octobre 2021, la BCT a tiré la sonnette d’alarme, et ce, en vue de la situation de l’économie tunisienne qui demeure extrêmement grave.
La situation économique et financière de la Tunisie est marquée par la dégradation des finances publiques et l’accroissement de l’endettement du secteur public auprès du système bancaire… S’ajoute à cela les craintes des bailleurs de fonds internationaux et l’absence d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI).
Dans ce contexte alarmant, la BCT a exprimé sa préoccupation concernant le tarissement aigu des ressources financières extérieures, notamment face aux besoins importants pour boucler le budget de l’Etat pour l’année 2021.
Notant qu’à la fin du mois de septembre 2021, le déficit budgétaire s’est aggravé pour atteindre 21 milliards de dinars. Cet aggravation est due aux hypothèses trop optimistes sur lesquelles le budget était établi (croissance, prix du brut, tourisme, phosphates, augmentation des salaires, cours des devises etc.) d’une part, et à l’impact de la crise sanitaire d’autre part.
D’ailleurs, au jour d’aujourd’hui, l’Etat n’a pu disposer que de 12 milliards de dinars pour combler en partie ce déficit. La question qui se pose est comment mobilier les 9 milliards de dinars restant dans le cadre de la loi de finances complémentaire de l’exercice 2021 ? Sachant que cette situation de flou absolu traduit les craintes des bailleurs de fonds internationaux, notamment avec la dégradation de la note souveraine de la Tunisie et l’absence d’un nouveau programme avec le FMI.
Quelles solutions pour mobiliser le déficit budgétaire de 9 milliards de dinars ?
Face à cette situation économique et financière critique, les solutions ne semblent pas multiples afin de lever les fonds nécessaires. La Tunisie n’aurait que trois choix qui sont dans tous les cas de figure, douloureuses.
Il s’agit du recours au financement intérieur, et ce, à travers la sollicitation des banques nationales, ce qui pourrait engendre un le manque de liquidité sur le marché intérieur et aggraver davantage le taux d’inflation estimé actuellement à 6,2%
Il s’agit aussi du recours au financement extérieur auprès des pays frères et amis, et ce, dans le cadre des droits de tirage spéciaux (DTS), mais il ne faut oublier que le manque de visibilité complique la donne.
Il s’agit finalement du recours à la planche à billets. En ce sens, il importe de rappeler que toute création monétaire ne fera qu’amplifier le taux d’inflation.
Alors que faut-il faire, à cours et à moyen termes, pour mettre le pays sur les rails du développement ?
M.N.