- Il avait informé Ben Ali qu’il devait quitter le pouvoir sans pouvoir compter sur les États-Unis pour l’exil
- Marzouki a décerné, en juillet 2012 à Gordon Gray, la plus haute décoration civile que la Tunisie accorde aux étrangers
Dans un tweet rendu public, sur son compte personnel, l’ancien ambassadeur américain en Tunisie, Gordon Gray, a indiqué que la Tunisie ne sera pas invitée à la conférence au sommet sur la démocratie qui se tiendra les 9 et 10 décembre 2021 à Washington à l’appel du président des Etats-Unis d’Amérique, Joe Biden.
Cette méga-manifestation qui se déroule en mode visio à l’occasion de la célébration du 73ème anniversaire de la Déclaration universelle sur les droits de l’Homme, sera marquée par la participation de plus de 100 personnalités pour débattre de nombreux thème ayant trait, notamment, à la lutte contre les dictatures, la lutte contre la corruption, au respect des droits de l’Homme.
Si l’information rapportée par Gordon Gray s’avérait exacte, ce serait, à n’en point douter un coup dur à l’image de la Tunisie, en tant que pays réputé pour sa modération et sa tolérance et ses efforts pour la paix.
Mais cette donne reste du domaine des hypthèses qui restent vérifier et prouver dans le sens où l’auteur du twit est connu pour être un proche de l’islam politique et, plus particulièrement, d’Ennahdha.
On se rappelle, effectivement, que Gordon Gray occupait le poste d’ambassadeur des USA en Tunisie d’août 2009 à juillet 2012, c’est-à-dire un an et demi avant et un an et demi après le 14 janvier 2011. C’est dire qu’il a dû avoir, certainement, un rôle déterminant dans les multiples visites organisées par les principaux dirigeants démocrates à l’époque dont les John McCain et ses chaleureuses accolades avec le gourou d’Ennahdha Rached Ghannouchi, Hillary Clinton et autre Madeleine Albright.
Bon à savoir et à rappeler que le mandat de Gray pendant ses trois ans en poste à Tunis, l’a vu impliqué dans deux incidents diplomatiques.
Lors de la publication de câbles classés du Département d’État par WikiLeaks, il a été révélé que Gray critiquait le bilan du gouvernement de Ben Ali en matière de droits de l’Homme et ses politiques relatives à la liberté de la presse.
En effet, on lui prête le fait d’avoir informé l’ancien président Ben Ali non seulement qu’il devait quitter le pouvoir, mais qu’il ne pouvait pas compter sur les États-Unis pour un éventuel exil.
« Lors des manifestations qui ont contribué au départ du président Ben Ali, Gray a été convoqué pour expliquer les encouragements américains à la manifestation politique et la réponse américaine déclarant que la Tunisie avait utilisé une violence excessive contre les manifestants.
Le porte-parole du Département d’État américain, Philip Crowley, a déclaré que le but de la réunion de Gray était d’exprimer la méfiance de l’administration Obama envers ladite violence, 27 manifestants étant morts avant la réunion. La réponse américaine aux émeutes tunisiennes a été mal reçue, et en tant que telle, c’est Gray qui a été appelé pour expliquer les raisons de la condamnation par l’administration Obama de la gestion des troubles par le régime Ben Ali.
En ce qui concerne les bouleversements politiques tunisiens en janvier 2011, l’ambassadeur Gray a appelé, à la fois, les manifestants et les forces gouvernementales à agir avec responsabilité, notant que les manifestations démocratiques sont un « nouveau phénomène » en Tunisie.
Alors que Gray se préparait à quitter son poste en juillet 2012, il a exprimé son optimisme quant à l’avenir de la Tunisie grâce au gouvernement et à l’armée compétents de la nation, ajoutant qu’une démocratie stable est à la portée du pays. Il a réitéré sa confiance dans la société civile tunisienne dans un éditorial au TIME, publié le 9 octobre 2015, jour où le Quartet du dialogue national tunisien a reçu le prix Nobel de la paix.
Gray a reçu, à deux reprises le prix Presidential Meritorious Service, ainsi que d’autres prix pour services exceptionnels. En reconnaissance du soutien de Gray à la transition de la Tunisie vers la démocratie, le 4 juillet 2012, le président Marzouki lui, homme de « paille » de la Troïka et qualifié de « valet » d’Ennahdha, a décerné la plus haute décoration civile que la Tunisie accorde aux étrangers,, en l’occurrence le « Grand Officier de l’Ordre de la République ».
N.H