- Sans un probable aval tacite du Palais de Carthage, qui aurait pu traiter aussi hautainement le ministre de l’Intérieur ?
Dans son intervention sur le plateau politique quotidien de la chaîne de télévision, Attessia, le jeune chroniqueur, Ryadh Jrad, qui parle souvent au nom de la présidence de la République, voire carrément du chef de l’Etat, a traité, à son tour, des derniers événements survenus dans la localité d’Agareb.
En effet, maintenant que l’affaire a pris des tournures dramatiques, avec un mort, plusieurs blessés, de nombreuses arrestations et de grands dégâts matériels dont un poste de la Garde nationale incendié et une douzaine de voitures, saisies au parc du conseil municipal, ont été saccagées et incendiées, également, ce jeune et « brillant » chroniqueur, s’est aperçu que le dossier a été mal géré.
Ce jeune et brillant chroniqueur n’a pas hésité à porter un jugement trop grave à l’encontre du ministre de l’Intérieur ; Taoufik Charfeddine en qualifiant sa gestion de la crise de la décharge publique d’Agareb de «catastrophique » ! Ni plus, ni moins.
Mais le même brillant chroniqueur avait omis de mentionner qu’avant d’agir, le ministre de l’Intérieur avait été reçu par Kaïs Saïed qui l’avait sommé en lui ordonnant de résoudre l’affaire de la décharge publique à Agareb dans les meilleurs délais.
Or, de quels moyens dispose un ministre de l’Intérieur dans ce genre de situations, à part les forces de l’ordre ?! D’ailleurs, tout le monde avait compris que l’ordre du président de la République, qui était très en colère, était une sorte de feu vert pour user de la manière forte croyant pouvoir « mater » facilement et rapidement la volonté d’une population civile désarmée.
Mais c’était mal comprendre la volonté du bon petit peuple qui, « quand il veut », rien ne l’arrête. D’autres gouvernants « totalitaires », aussi bien en Tunisie que dans d’autres pays, se sont cassé les dents par le passé avant de finir par opter pour des « rétropédalages en catastrophe ».
En tout état de cause, le jeune brillant chroniqueur, Ryadh Jrad a bien compris que l’approche de Taoufik Charfeddine était catastrophique et il l’a dit, avec beaucoup de courage, sur antenne. Mais, franchement, faut-il avoir du courage pour critiquer le ministre de l’Intérieur quand on est assuré d’avoir l’aval et la protection du Palais de Carthage ?!!!
A moins qu’il ait surestimé son poids et agi sans concertation préalable !
Mais toujours est-il inadmissible qu’un « porte-parole » déguisé du Palais de Carthage fasse la loi en tant que membre d’une équipe de chroniqueurs sur un plateau d’une chaîne télévisée, aussi privée soit-elle. Il y va de l’éthique journalistique et de la morale politique !…
Noureddine HLAOUI