Des parlementaires et des militants du monde entier ont lancé une campagne mondiale pour s’opposer à la candidature de Hu Binchen, directeur général adjoint du ministère chinois de la Sécurité publique, au Comité exécutif d’Interpol lors de sa session de l’Assemblée générale qui se déroulera ce mois-ci.
En effet, pas moins de 50 législateurs issus de 20 pays, qui font partie de l’Alliance interparlementaire pour la Chine (IPAC) ont écrit une lettre conjointe à leurs gouvernements pour alerter sur les mesures prises par l’Empire du milieu pour gagner en influence sur l’organisme mondial de police, a déclaré l’IAPC dans un communiqué
L’IAPC est une alliance internationale multipartite de parlementaires de pays démocratiques axée sur les relations avec la République populaire de Chine, et plus particulièrement le Parti communiste chinois.
La lettre fait référence aux récentes tentatives du gouvernement chinois d’utiliser le système de notices rouges d’Interpol pour cibler les militants ouïghours vivant en exil et soutient que l’élection de Hu Binchen donnerait à Pékin un « feu vert » pour continuer à utiliser Interpol comme « un véhicule pour la répression du gouvernement ».
Les signataires couvrent 20 pays sur quatre continents, avec des personnalités éminentes dont l’eurodéputé allemand Green Reinhard Butikofer, président de la délégation du Parlement européen en Chine ; Sir Iain Duncan Smith, ancien chef du Parti conservateur britannique ; la sénatrice travailliste australienne Kimberley Kitching et l’ancien candidat à la présidence des États-Unis, le sénateur Marco Rubio.
Ces mesures étaient accompagnées d’une lettre distincte de 40 militants aux États membres d’Interpol avertissant que l’élection de Hu Binchen aurait « de graves conséquences pour la sécurité et le bien-être des militants des droits humains chinois, hongkongais, taïwanais, chinois exilés, Tibétains ainsi que les diasporas ouïghoures.
La candidature électorale de Hu Binchen coïncide avec la publication d’un nouveau rapport sur les efforts du gouvernement chinois pour cacher l’étendue de sa « police au bras long à l’étranger ».
Le rapport, publié par le groupe de défense des droits humains Safeguard Defenders, révèle pour la première fois comment le gouvernement chinois s’abstient de rendre publiques ses demandes de notice rouge d’Interpol, mettant des milliers de militants et de dissidents en danger d’arrestation, de détention et d’extradition vers la Chine.