La Banque africaine de développement a joué un rôle essentiel dans le soutien apporté à des millions d’Africains, affectés par les conséquences de la pandémie de Covid-19 en 2020, souligne l’édition 2021 de la Revue annuelle sur l’efficacité du développement publiée ce mardi par l’institution.
La pandémie a entraîné un doublement des déficits budgétaires et une forte augmentation de la dette, réduisant la capacité des pays africains à investir dans la relance économique. La Banque africaine de développement a réagi rapidement, mettant en place une Facilité de réponse au Covid-19, qui a fourni 3,6 milliards de dollars américains de soutien budgétaire d’urgence aux pays. Ces fonds ont été affectés à des secteurs essentiels tels que la santé, la protection sociale et l’assistance économique, ce qui a permis de venir en aide à 12,3 millions de ménages vulnérables dans 31 pays du continent.
En Côte d’Ivoire, au Ghana et au Sénégal, par exemple, la Banque a contribué à subventionner les factures d’eau et d’électricité des ménages vulnérables. En Sierra Leone, elle a financé la formation et la protection de 11 000 agents de santé, en première ligne face à la maladie. Avec l’aide de la Banque, la capacité quotidienne de dépistage du Covid-19 en Éthiopie a quadruplé, et le Maroc a pu moderniser ses infrastructures de santé pour une meilleure prise en charge des patients.
La Revue note que les micros et petites entreprises soutenues par la Banque ont généré des revenus de deux milliards de dollars en 2020, leur permettant de faire face à la pandémie. Grâce au programme « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » (TAAT), le soutien de la Banque pour la sécurité alimentaire et le développement agricole a touché 11 millions d’agriculteurs dans 28 pays et permis de réduire les importations alimentaires de 814 millions de dollars sur le continent.
Alors que de nombreux pays africains sont encore aux prises avec la pandémie, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, est optimiste quant au retour rapide de l’Afrique à la croissance et à la prospérité. « La détermination de la Banque africaine de développement à soutenir le continent pour qu’il réalise pleinement son potentiel est plus forte que jamais. Nous sommes impatients de travailler main dans la main avec les pays africains pour les aider à atteindre leurs objectifs. »
L’an dernier, les projets financés par la Banque ont permis de raccorder 260 000 personnes au réseau électrique. Quelque 16,4 millions de personnes ont connu des améliorations dans l’agriculture tandis que 9,2 millions d’Africains ont eu accès à de meilleurs services de transport et 8,3 millions ont bénéficié de services nouveaux ou améliorés d’eau et d’assainissement.
« La Revue sur l’efficacité du développement intervient dans un contexte de pandémie mondiale et de crise économique sans précédent. Malgré tous ces défis, la Banque a accompli des réalisations remarquables en 2020 tant au niveau opérationnel qu’institutionnel », a déclaré la première vice-présidente de l’institution, Mme Bajabulile « Swazi » Tshabalala. En notre qualité de banque de développement, nous sommes fiers de nos réalisations et nous devons continuer à améliorer la qualité de nos opérations et à accroître l’impact de nos travaux sur le développement. »
Selon l’édition 2021 de la Revue annuelle sur l’efficacité du développement, la Banque africaine de développement a continué à améliorer son efficacité et ses performances, à augmenter ses revenus et à réduire ses dépenses administratives. Pour la deuxième année consécutive, la Banque a conservé sa note de crédit « AAA » auprès de toutes les agences de notation internationales.
Alors que les pays africains amorcent un retour à la croissance après la pandémie, la priorité de la Banque pour 2022 sera d’aider ces pays à identifier les mesures politiques et les investissements adéquats pour parvenir à une croissance économique inclusive et durable.
La Revue analyse également divers aspects des économies africaines et propose des réformes essentielles pour accroître les bénéfices économiques. Par exemple, pour que l’Afrique participe aux chaînes de valeur mondiales, la revue recommande une plus grande ouverture aux investissements directs étrangers et une plus grande libéralisation des échanges afin de réduire les droits de douane sur les intrants.
« Il est également important pour les pays africains d’identifier les produits qu’ils sont le mieux à même d’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales », note la Revue, tout en ajoutant que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) leur offre une structure adéquate pour développer des chaînes de valeur efficaces à l’échelle régionale et mondiale.
La Revue souligne également que les produits pharmaceutiques sont l’un des secteurs offrant de nouvelles opportunités car l’Afrique importe la majorité de ce type de produits.
Publiée chaque année depuis 2011, la Revue annuelle sur l’efficacité du développement analyse la contribution de la Banque au développement du continent. Elle suit les progrès du système d’évaluation des résultats de l’institution et évalue la contribution de ses activités aux « High 5 », qui sont ses cinq priorités stratégiques : « éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », « nourrir l’Afrique », « industrialiser l’Afrique », « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations africaines ».