Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi tous les pays du Moyen-Orient à adopter la vision d’une région dépourvue d’armes nucléaires, en une réalité opérationnelle.
Antonio Guterres s’exprimait à New York, lors de la deuxième session de la Conférence sur l’établissement d’une zone au Moyen-Orient exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive. Depuis 1967, cinq zones de ce type ont été établies dans le monde : l’Amérique latine et les Caraïbes, le Pacifique Sud, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Asie centrale. Ils comprennent 60 % de tous les États membres de l’ONU et couvrent la quasi-totalité de l’hémisphère sud.
Pour le secrétaire général, étendre ces zones contribuerait à construire un monde plus sûr.
« C’est particulièrement le cas au Moyen-Orient, où les inquiétudes concernant les programmes nucléaires persistent et où les conflits et les guerres civiles causent de nombreuses victimes et souffrances, compromettant la stabilité et perturbant le développement social et économique », a expliqué Guterres.
Le chef de l’ONU a également réitéré son appel à toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter l’escalade.
Dans ce contexte, il a souligné le Plan d’action global conjoint (JCPOA), connu communément sous le nom d’Accord sur le nucléaire iranien, affirmant que le retour au dialogue est « une étape importante ».
Le JCPOA a été signé par l’Iran aux côtés de l’Union européenne et de cinq membres permanents du Conseil de sécurité : la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Cependant, Washington s’est retiré en mai 2018, sous l’administration précédente. Les pourparlers sur le programme nucléaire iranien et la relance du JCPOA ont repris cette semaine à Vienne.
« Toutes les parties doivent veiller à ce que cet instrument précieux reste efficace », a-t-il soutenu.
Pour Guterres, les conséquences positives de l’absence d’armes nucléaires au Moyen-Orient s’étendraient au-delà du contrôle nucléaire.
« Cette mesure consolidera les interdictions internationales sur les armes chimiques et biologiques. Cela renforcera la confiance, réduira les tensions et empêchera les conflits et les souffrances humaines », a-t-il affirmé.
Selon lui, cela désamorcerait également les courses aux armements régionales et libérerait des ressources indispensables pour relever les principaux défis, notamment ceux liés au COVID-19, le changement climatique et la réalisation des objectifs de développement durable.