Dix ans après son extradition par le pouvoir de la Troïka en 2012 et après avoir failli passer par la « potence » quite à un jugement le condamnant à la peine capitale, Baghdadi Mahmoudi, ex-Premier ministre sous le régime de feu Kadhafi, est en train de renaître de ses cendres.
En effet, vivant actuellement aux Emirats Arabes Unis, tient à se réhabiliter et à faire éclater toute la vérité sur le scandale du « marché conclu » entre la Troïka, outrageusement dominée par les islamistes d’Ennahdha et les milices terroristes de Fajr Libya conduit par l’ancien « Afghan », Abdelhakim Belhaj.
C’est dans ce cadre que Baghdadi Mahmoudi rendrait bientôt visite en Tunisie pour remettre, éventuellement, au chef de l’Etat, Kaïs Saïed, l’ensemble des documents en sa possession et qui contiennent, selon ses proches, les preuves de l’implication honteuse de la bande de la troïka avec les « barons » d’Ennahdha en tête.
Selons les milieux bien informés, les documents en question pourraient faire tomber des têtes parmi les figures d’Ennahdha dont notamment Hamadi Jebali, Noureddine Bhiri, Sayyed Ferjani, Samir Dilou, sans oublier Moncef Marzouki qui, en sa qualité de président de la République, à l’époque, assume une responsabilité morale et politique indéniable.
Plus encore, dans un post publié sur sa page officielle, le président du parti Arraya Al Watania, Mabrouk Korchid a divulgué des informations explosives sur cette même
Korchid, qui était l’avocat de Mahmoudi, a dit qu’il détient toutes les preuves montrant que l’extradition de l’homme politique libyen a été effectuée en échange d’une somme d’argent.
”Le jour de l’extradition, le 24 juin 2012, une délégation spéciale s’est rendue à l’aéroport international de Tripoli. Une somme d’argent a été reçue dans la nuit du 25 juin de cette même année en présence d’un ministre tunisien qui se trouvait à l’aéroport Tunis-Carthage” , it-on dans le post.
Le président d’Arraya a accusé Moncef Marzouki, Hammadi Jebali, Noureddine Bhiri, Saied Ferjani et 2 avocats d’être impliquées dans cette affaire.
Il a appelé, dans le même ordre d’idées, le pouvoir judiciaire à “sauver la réputation de la Tunisie” et à imputer la responsabilité de l’extradition de Mahmoudi aux personnes suscitées.
Bon à rappeler qu’un coup d’œil en arrière, permet de voir que le gouvernement tunisien a extradé Baghdadi Mahmoudi vers la Libye, dans la plus grande discrétion, dimanche 24 juin. Cette décision avait, certes, déclenché la colère de Moncef Marzouki, mais sans prendre aucune mesure envers les personnes impliquées, se contentant de dénoncer et de se lamenter. Ce qui confirme le sobriquet dont on l’avait affublé, en l’occurrence le « tartour » !
La décision d’extrader Mahmoudi vers Tripoli a été prise et exécutée en catimini sur ordre de Jebali, Bhiri et, probablement Ali Laârayedh. Et dès son arrivée à Tripoli, il a été immédiatement emprisonné.
Son avocat, Mabrouk Kourchid, avait dénoncé déjà un « crime d’État » tout en précisant que Mahmoudi « a été extradé par avion privé à 5H00 du matin après sa détention à la prison de la Mornaguia. « Il était à l’isolement depuis une semaine et on ne pouvait plus lui rendre visite », a précisait, encore, Mabrouk Kourchid.
En tout état de cause, les gouvernants islamistes d’Ennahdha auraient empoché, selon les documents, des sommes faramineuses dans le cadre de ce marché et qui s’élèveraient à plusieurs dizaines de milliards, certains parlant de 150 millions de dinars.
C’est dire le double crime des décideurs de l’ancienne troïka qui ont, à la fois, piétiné les conventions internationales et les valeurs morales tout en monnayant cette « sale tractation ». Alors que les auteurs de cette sordide affaire répondent de leurs méfaits devant une justice sans complaisance…
Noureddine HLAOUI