La décision a été prise par Taoufik Charfeddine malgré les probables réticences de Nadia Akacha Nous avons bien publié l’information concernant la nouvelle mise à la retraite d’office d’une vingtaine cadres du ministère de l’Intérieur sur décision du ministre, Taoufik Charfeddine.
Parmi les cadres de ce nouveau groupe concernés par la mise à la retraite d’office, on citera, notamment l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, en l’occurrence, Kamel Guizani, actuel ambassadeur de la Tunisie auprès du Royaume du Bahreïn, et qui perd, par voie de conséquence, son poste de diplomate.
La question qui se pose : pourquoi cette disgrâce pour Kamel Guizani alors qu’il n’exerce plus d’une manière effective, d’où les hypothèses les plus fantaisistes quant aux motifs de la décision.
Mais comment ce haut cadre sécuritaire s’est-il transformé en diplomate ? Il faut dire que Kamel Guizani était un des hommes de confiance de Youssef Chahed, alors, chef du gouvernement détenant pratiquement tous les pouvoirs. Ainsi, lors du mouvement diplomatique annuel, Chahed a réussi à convaincre Nadia Akacha pour l’appuyer auprès du président de la République en vue de le caser au sein de l’une de nos chancelleries à l’étranger, pour de probables « services rendus ».
Et tant qu’à faire, on a essayé de le placer dans l’une des capitales européennes les plus prisées, à savoir La Haye. Mais le gouvernement hollandais a refusé cette nomination, ce qui obligea le Palais de Carthage à lui trouver un autre poste où il serait admis plus « docilement ». Grâce à une acrobatie, l’ambassadeur déjà installé à Manama, Slim Ghariani, a été muté à La Haye afin de libérer la place pour Kamel Guizani. Bon à préciser que les Pays-Bas ont rejeté M. Guizani pour son implication dans l’affaire de l’arrestation rocambolesque du diplomate et expert onusien, le Tuniso-allemand Moncef Kartas, une affaire qui avait failli causer un grave incident diplomatique à l’international.
Pour revenir à sa récente mise à la retraite, elle aurait été prise par Taoufik Charfeddine en personne qui a fini par en convaincre le chef de l’Etat malgré le contrepoids qu’aurait mis dans la balance la cheffe de cabinet présidentiel. En tout état de cause, cette affaire a prouvé que Kaïs Saïed accorderait davantage sa confiance en son ministre de l’Intérieur qui semble maîtriser ses dossiers et qu’il conduit avec assurance et succès.
Noureddine HLAOUI