Dans son dernier rapport sur la Tunisie, intitulé « Réformes économiques pour sortir de la crise », la Banque Mondiale (BM) a affirmé que l’économie tunisienne souffre d’importantes rigidités, et réagit peu à la conjoncture en termes de croissance et de chômage.
En ce sens, la BM a rappelé que le taux de chômage a augmenté en 2011 pour atteindre 18,8% puis il a revenu à son niveau structurel entre 2014 et 2019, passant de 15% à 15.6%.
Aussi, la croissance a subi un choc important en 2011 avec une baisse de 1.9%. Puis elle a commencé à se stabiliser petit à petit. Ceci montre, selon la même source, que l’économie tunisienne réagit peu aux aléas de la conjoncture et que les réallocations sont lentes. En fait, la rigidité de l’économie tunisienne est une conséquence des sur-réglementassions des marchés, à commencer par ceux des biens et services.
A cet effet, la BM assure que les marchés sont faiblement contestables. Les barrières à l’entrée et à la croissance des entreprises sont élevées. A ce niveau, en plus des activités monopolisées par les entreprises publiques, plusieurs activités nécessitent, selon le rapport, encore des autorisations préalables.
Egalement, d’autres activités sont sujettes à des cahiers de charges qui incluent des préalables plus ou moins contraignants à l’exercice d’activités économique. De même, plusieurs autorisations administratives sont exigées pour le fonctionnement des entreprises.
Cependant, la BM a souligné que les procédures administratives sont très souvent lourdes et appliquées de façon inéquitable. Les opérations de commerce international sont aussi sujettes à plusieurs barrières au niveau des procédures et des licences. Les entreprises, essentiellement les PME, ont, également, des difficultés pour accéder aux financements. Les procédures de faillites restent rigides malgré les révisions faites ces dernières années.
Toujours selon le rapport de la BM, les obstacles règlementaires découragent les investisseurs tunisiens et étrangers de créer de nouvelles entreprises et d’agrandir les entreprises existantes ainsi que d’embaucher plus de personnel.
En fait, les secteurs dans lesquels l’investissement est confronté aux restrictions représentent près de 50% de l’économie tunisienne, et ce, à travers la réglementation de l’investissement, la loi sur la Concurrence ou la législation sectorielle spécifique qui régulent les secteurs des télécommunications, la santé, l’éducation, et les services professionnels.
Au final, la BM a dévoilé que le nombre de concurrents est restreint par la loi ou la réglementation dans certains marchés, à savoir l’eau, l’électricité, les télécommunications, le transport routier, le transport aérien, le transport ferroviaire, le tabac, la pêche, le tourisme, la publicité, la santé, l’éducation, la formation professionnelle et la formation, l’immobilier, les services d’information agricole, le commerce de détail et de la distribution…
I.Z.