L’OMS est actuellement dans la tourmente et pour cause : Elle est visée par de nombreuses plaintes en raison d’abus sexuels commis par ses employés. Néanmoins, l’organisme onusien a assuré qu’il s’engageait pour changer les choses dans ses rangs.
Les principaux donateurs de l’OMS, dont les États-Unis et l’UE, ont tapé vendredi du poing sur la table contre la lenteur et le manque de transparence des réformes visant à empêcher les violences sexuelles par ses employés a indiqué l’AFP.
Cet avertissement intervient alors que l’Organisation mondiale de la santé est de nouveau empêtrée dans une affaire de mauvaise conduite, concernant cette fois son puissant directeur régional dans le Pacifique occidental, le Japonais Takeshi Kasai, également accusé de racisme.
L’OMS est depuis des mois sous forte pression de ses principaux donateurs, après l’effroyable scandale des violences sexuelles commises par certains de ses employés en République démocratique du Congo pendant une épidémie d’Ebola (2018-2020). L’OMS a fait depuis son mea culpa, promis de punir les coupables et lancé un plan de réponse.
Les États-Unis, mais également d’autres pays comme la Norvège, ont aussi soutenu que le changement organisationnel doit commencer « au sommet, par le leadership ». « Nous attendons avec impatience la mise en œuvre d’une approche centrée sur les victimes et les survivants pour prévenir et répondre à l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels à tous les niveaux de l’OMS », a demandé pour sa part le représentant français Bernard Derebergue, au nom de l’Union européenne.
L’UE demande également un renforcement du Bureau des services de contrôle interne de l’organisation. L’ambassadeur britannique, Simon Manley, a réclamé pour sa part « un système d’enquête qui favorise la transparence » et « des mises à jour régulières » sur tous les processus mis en place par l’OMS.
Dans un rapport publié plus tôt en janvier, un groupe d’experts mis sur pied par l’OMS suite au scandale en RDC relève « l’insatisfaction profonde et persistante » des États et du personnel « face au manque de transparence, aux retards dans le traitement des incidents » et à « l’attitude défensive » avec laquelle l’organisation a traité les problèmes de violences sexuelles par le passé.
L’OMS enquête actuellement sur 12 allégations d’exploitation et d’abus sexuels et sur 25 allégations de harcèlement sexuel.
En dépit des nombreuses interrogations que suscite cette nouvelle affaire révélée jeudi, l’OMS s’est contentée d’indiquer qu’elle prenait « toutes les mesures appropriées pour assurer un suivi de cette question ». Le responsable mis en cause, Takeshi Kasai, s’est dit prêt à collaborer à toute enquête, et plusieurs pays, dont la France, ont fait savoir qu’ils suivaient cette affaire de près.