La décision était dans les airs depuis plusieurs jours. «Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) fait, désormais, partie du passé puisque la décision de sa dissolution a été déjà prise avant d’être annoncée, incessamment, par décret présidentiel ».
C’est ce qu’a annoncé le président de la République Kaïs Saïed en se rendant, très tard dans la nuit du samedi 5 février 2022, au siège du ministère de l’Intérieur à l’Avenue Habib Bourguiba où il a tenu une réunion élargie avec le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine et un grand nombre de hauts cadres du département.
Kaïs Saïed, qui a reconnu lui-même que l’heure était tardive, a rappelé que la dissolution du CSM était une revendication populaire qui va manifester ce 6 février 2022 pour commémorer l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.
« Les conditions sanitaires se sont améliorées et les Tunisiens ont le droit de sortir dans les rues tout en respectant la loi et tout en veillant à ne pas se laisser infiltrer par les traîtres et tout évitant les éventuelles confrontations avec les agents de sécurité qui seront là pour les protéger.
Le chef de l’Etat a même encouragé, voire exhorté les Tunisiens à manifester, ce qui est considéré par les observateurs comme étant un coup de pouce pour ses partisans à sortir en grand nombre afin de justifier sa décision de dissoudre le CSM qu’il faisait miroiter depuis quelque temps et qui vient s’ajouter aux nombreuses mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021.
Le chef de l’Etat vient, donc, de franchir un nouveau pas vers l’escalade et le bras de fer avec ses adversaires dont on attend avec curiosité les réactions.
Noureddine HLAOUI