Dans une première réaction à l’annonce par Kaïs Saïed de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature, le président du CSM, a estimé, ce matin du dimanche 6 février 2022, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, que le président de la République n’a pas annoncé, expressément, la dissolution du conseil mais juste indiqué qu’il faisait partie du passé.
Youssef Bouzakher a assuré que le président de la République ne détenait aucun mécanisme juridique ou constitutionnel lui permettant de dissoudre le CSM, soulignant que le chef de l’Etat avait incité les citoyens contre le CSM et les magistrats à travers les appels aux Tunisiens de sortir dans les rues pour crier haut et fort leurs protestations.
Youssef Bouzakher a tenu à mentionner que le conseil défendrait son existence par tous les moyens légaux en sa possession. « Nous ne ferons pas partie du passé. Il n’existe aucun moyen légal permettant la dissolution du CSM. Ce qui s’est passé se résume dans une déclaration faite par le président de la République depuis le ministère de l’Intérieur incitant contre les magistrats. Je pense qu’il cherche un prétexte pour dissoudre le conseil. Nous allons défendre notre existence. Le conseil n’est pas uniquement une institution qui concerne les magistrats, mais toutes les composantes de la société. De plus, cette décision est contraire aux mesures exceptionnelles prises et annoncées par le président de la République ».
En tout état de cause, Youssef Bouzakher semble avoir oublié que le chef de l’Etat a bien dit que la décision de dissolution est bel et bien pris et que le décret présidentiel dans ce sens est déjà prêt et qu’il va être publié, incessamment.
N.H.