Marouane El Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a ouvert, vendredi 4 mars 2022, les travaux du Forum « Entreprendre dans l’économie créative – Ba’Der», et ce, en présence de Mme Hayet Guetat Guermazi, ministre des Affaires culturelles et de Samir Saied, ministre de l’Économie et de la Planification.
A cette occasion El Abassi a estimé que « le secteur de l’économie culturelle et créative, qui représente un levier de croissance important, a été durement mis à l’épreuve par les effets de la crise sanitaire et ce, avec des menaces sérieuses sur le devenir des activités culturelles et artistiques, d’autant plus qu’il souffre déjà de problèmes structurels graves ».
A cet effet, a-t-il souligné, il est nécessaire de « mobiliser tous les efforts pour relancer le secteur par des actions visant le renforcement de la gouvernance culturelle et de la création tout en développant un écosystème propice à son dynamisme et son rayonnement sur l’espace régional et international ».
Pour cela, Gouverneur El Abassi a précisé que « le secteur bancaire pourrait être un acteur actif et impactant dans le secteur de la culture et de la créativité, notamment, en mettant à la disposition des porteurs de projets des solutions de financement appropriées et adaptées à leurs besoins » notamment à la suite des répercussions négatives de la pandémie de la Covid-19 sur la situation financière des créateurs et de tous les acteurs culturels.
Les banques gagneraient donc à imaginer des offres de financement tenant compte de la spécificité du secteur des industries créatives et culturelles. Il s’agit, selon le Gouverneur de la BCT, « d’initier des études sur ce secteur dans le but de mieux l’appréhender et d’identifier les industries culturelles les plus porteuses ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour activer leur potentiel ».
Pour remédier à l’absence de données fiables et d’indicateurs spécifiques pour l’évaluation de l’économie culturelle et créative, M. El Abassi a proposé le « lancement d’une réflexion avec les parties prenantes, dont l’autorité de tutelle et l’INS, en vue de construire un compte satellite pour ce secteur, ce qui est à même d’éclairer davantage sur la vraie dimension de cette activité à l’instar de ce qui a été fait pour le secteur du tourisme ». Cela permettrait une meilleure évaluation de la rentabilité de l’économie créative en Tunisie par les investisseurs privés.