- Un protocole suivi dans le monde entier avant la prise de fonctions par tout nouvel ambassadeur
- Un non événement créé par certains médias à la recherche du buzz !…
Au moment où la guerre bat son plein entre la Russie et l’Ukraine, le nouvel ambassadeur de la République Fédérale russe, Alexander Zolotov, a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Othman Jarandi, et lui a remis une copie figurée de ses lettres de créance l’accréditant en tant qu’ambassadeur de son pays auprès de la Tunisie.
Un communiqué illustré a été rendu public, à cette occasion, sur le site du ministère des Affaires étrangères pour annoncer l’information et donner un bref aperçu de la teneur des propos échangés entre les deux parties.
Or, une pareille rencontre ne constitue, nullement, un événement en soir dans le sens où l’usage, suivi dans le monde entier, veut que tout nouvel ambassadeur est tenu de présenter ladite copie figurée au ministre des Affaires étrangères avant de remettre les lettres d’accréditation proprement dites, quelques jours après, au chef de l’Etat.
Bon à savoir que la présentation des copies figurées permet à l’ambassadeur de prendre ses fonctions et d’avoir des contacts avec les départements administratifs du pays hôte alors que tout contact officiel avec les membres du gouvernement ou avec ses homologues des autres pays dans le pays d’accueil, n’est autorisé qu’après la remise effective des lettres de créance au chef de l’Etat.
Pourquoi alors, tant de bruit suscité par la rencontre du ministre des A.E. avec l’ambassadeur russe ? Tout simplement, cela s’explique par la course au « scoop » et au buzz, devenue le pain quotidien des médias.
Et guerre en Ukraine oblige, certains médias sont allés vite en besogne et en imagination pour y voir une volonté délibérée de Tunis en vue de minimiser ce protocole de remise des lettres de créance afin de « plaire » au bloc occidental, alors que théoriquement, une cérémonie en bonne et due forme va avoir lieu au Palais de Carthage et au cours de laquelle, Kaïs Saïed recevra les lettres d’accréditation.
In fine, il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau montée de toutes pièces par des médias à la recherche du sensationnel…
Noureddine HLAOUI