Alors que les Etats-Unis discutent avec l’Union européenne pour interdire les importations de pétrole russe, Moscou a mis en garde contre des « conséquences catastrophiques pour le marché mondial » de la mise en place d’un tel embargo.
Selon le vice-Premier ministre russe, chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, « la flambée des prix risque d’être imprévisible et d’atteindre plus de 300 dollars pour un baril, voire plus ». Ce dernier a également brandi la menace de stopper le gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l’Europe en gaz.
Pour ce dernier, il est impossible de remplacer rapidement les livraisons du pétrole russe vers le marché européen par celles d’une source alternative.
« Cela prendra plusieurs années et ce sera bien plus cher pour les consommateurs européens qui seront les victimes principales d’un tel scénario » a-t-il averti.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé dimanche les 140 dollars vers 23h00 GMT, proche de son record absolu de juillet 2008 où il avait tutoyé les 150 dollars.
Un pétrole à 300 dollars ferait bondir les prix à la pompe à plus de 3 euros le litre. En effet, dans le Parisien, Francis Pousse, le président des distributeurs de carburant, le syndicat des métiers de la distribution et des services de l’automobile, explique qu’un dollar d’augmentation du baril entraîne entre 0,7 centime et 1 centime d’euro d’augmentation à la pompe ».
Représailles russes : geler les livraisons de gaz
« Préoccupée » par les discussions autour d’un embargo sur le pétrole, la Russie pourrait prendre également des mesures de représailles sur l’alimentation en gaz de l’Europe, dont près de 40% des importations proviennent de la Russie (55% pour l’Allemagne).
Alors que l’Allemagne a suspendu le mois dernier le processus de certification du gazoduc Nord Stream 2 devant la relier à la Russie, Moscou a prévenu qu’il pourrait geler les livraisons via Nord Stream 1.
«Nous avons le droit de prendre une décision similaire et d’imposer un embargo sur les arrivées de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 », a, en effet, déclaré Alexandre Novak. Ce gazoduc qui achemine du gaz russe vers l’Europe est rempli actuellement « à 100% ».