En tant que coordinateur national du projet Nawamed, le Centre de Recherches et des Technologies des Eaux (CERTE) a organisé un workshop portant sur les réglementations locales et les outils de planification urbaine pour promouvoir la réutilisation des eaux non conventionnelles en Tunisie.
A cette occasion, Latifa Bousselmi, coordinatrice du projet Nawamed, a donné un aperçu sur les solutions basées sur la nature SBN pour le traitement des eaux grises en milieu urbain, développées et conçues par le consortium dudit projet. Elle a, également, présenté les avantages de ces technologies et insisté sur les modifications possibles des réglementations locales ainsi que les outils de planification urbain, afin de favoriser et promouvoir la valorisation des eaux grises et des eaux de pluie en milieu urbain.
Cette nature SBN permet, selon Mme. Bousselmi, d’optimiser la gestion de ce type d’eau non conventionnelles, en favorisant leur multi-usage et la création de zones vertes et de microclimats adaptés aux changements climatiques en milieu urbain.
De son côté, Ahmed Ghrabi du CERTE, a souligné la performance de ces systèmes basés sur laSBN pour promouvoir la réutilisation des eaux usées en milieu urbain. Il a, aussi, évoqué les expériences et projet technologiques réalisés, l’importance des zones humides construites qui peuvent être appliquées et adaptées au contexte tunisien, en vue de traiter les eaux non conventionnelles dans l’objectif de leur réutilisation.
La valorisation des eaux usées est une nécessité
Pour sa part, Slim Daoud, expert et contrôleur général à l’Agence nationale de Protection de l’Environnement (ANPE), a estimé que face à la rareté des ressources en eau en Tunisie, la valorisation des eaux non conventionnelles n’est plus un choix mais une nécessité. Il a mis l’accent sur l’importance de la protection et la conservation de l’eau et de prévoir le cadre juridique nécessaire à la valorisation des eaux grises, à l’instar de ce qui a été fait pour la collecte et le stockage des eaux pluviales pour une réutilisation en milieu urbain.
M. Daoud a précisé qu’un tel cadre juridique pourrait s’inspirer des expériences internationales menées en ce sens, tout en prenant en considération les spécificités nationales.
Dans le même sillage, Yeadh Zahar, universitaire, a affirmé que tant que la Tunisie est très impactée par les changements climatiques, le sujet de valorisation des eaux grises et des eaux de pluie devient une nécessité. Il a, à cet effet, mis l’accent sur la ville durable d’aujourd’hui et de demain, dont l’enjeu central est la transition écologique.
A rappeler que le projet Nawamed (Solutions basées sur la nature NBS pour la réutilisation de l’eau domestique dans les pays méditerranéens), vise l’adoption des pratiques de gestion et de valorisation des eaux urbaines utilisant des technologies de traitement innovantes, durables et peu coûteuses, dans 5 pays méditerranéens, à savoir la Tunisie, l’Italie, la Jordanie, Malte et le Liban. Ce projet a démarré en septembre 2019 et se poursuivra jusqu’à septembre 2022. Le CERTE est le partenaire tunisien de ce projet.
I.Z.