- La présidente du PDL annonce de prochains rassemblements, le même jour et à la même heure dans toutes les régions du pays
- Mise en garde aux ambassadeurs des puissances étrangères contre toute ingérence en Tunisie
On attendait avec curiosité le rassemblement du Parti Destourien Libre (PDL) auquel a appelé sa présidente Abir Moussi depuis plusieurs jours déjà.
Surtout qu’il devait avoir en plein cœur de Tunis, plus précisément à l’Avenue Kheireddine Pacha où le sit-in du même parti est en vigueur, nuit et jour, depuis plus de trois mois en dépit des multiples tracasseries posées par les forces de sécurité et autres aléas de dame nature (froid glacial, pluie) sans oublier les dangers encourus en se trouvant, souvent en pleine obscurité avec de sérieux risques de se faire embouter les voitures circulant dans les environs.
Pour revenir à l’événement d’aujourd’hui – et c’en est un – la foule a fait son apparition avec des afflux massifs malgré les barrages policiers placés dans les rues adjacentes ne laissant qu’un seul accès au lieu du rassemblement, ce qui permettait aux agents de sécurités de procéder à des fouilles des personnes avant leur arrivée.
D’ailleurs, la présidente du parti a dû interrompre son discours pour protester contre les empêchements imposées aux manifestants de se joindre à la foule.
Dans son allocution longue de plus d’une heure et demie et devant des milliers de partisans, Abir Moussi a clashé, à la fois, les islamistes d’Ennahdha et le chef de l’Etat et ses partisans.
Mettant en cause la décennie de pouvoir avec une hégémonie totale de la part d’Ennahdha, la présidente du PDL assure qu’elle fera tout ce qui en son pouvoir pour empêcher, légalement, ce parti de revenir aux commandes du pays.
D’ailleurs, elle a clamé haut et fort, qu’elle, son parti et les Tunisiens « libres », en général, s’opposeront à tout éventuel retour des islamistes. « Nous sommes pour le maintien de la coopération, dans le respect mutuel, avec les Etats-Unis d’Amérique et les pays de l’Union Européenne, mais nous dirons à ces puissances « non » à ce qu’ils nous imposent les gouvernants qu’elles veulent.
C’est ainsi qu’elle fustigé la dernière rencontre entre l’ambassadrice de la Grande Bretagne à Tunis et le chef d’Ennahdha ainsi que les multiples déclarations prônant l’ingérence dans les affaires intérieurs de la Tunisie en voulant nous imposer, comme elles l’ont déjà fait, un faux consensus
Abir Moussi a été vivement critique vis-à-vis du chef de l’Etat, Kaïs Saïed en l’appelant à dissoudre le Parlement et à interdire, par loi, les associations étrangères dont notamment celles qataries et, plus précisément, la secte d’El Qardhaoui.
Après avoir dressé un tableau sombre de la situation économique, sociale et financière du pays, chiffres et faits concrets à l’appui, la cheffe du parti Destourien Libre a critiqué tout ce que Saïed est en train de faire, à savoir la consultation électronique, la carte blanche « octroyée » aux coordinations et aux chroniqueurs imposés aux médias, radios et télévisions citant nommément Riadh Jrad
Le clou de cette intervention est l’annonce de l’organisation dans un proche avenir, des manifestations et des rassemblements dans toutes les régions du pays. Des fois, ces marches auront lieu le même jour et à la même heure dans les diverses régions de la Tunisie tout en promettant la grande foule et en défiant n’importe quelle autre force politique de réussir autant de mobilisation.
Abir Moussi a promis de respecter les procédures légales d’usage, mais elle ami en garde le pouvoir de s’interposer à ses manifestations. « Nous serons prêts et capables de nous produire à la Place de la kasbah même pour crier notre colère et nous n’aurons peur de rien, même pas des éventuels tirs des balles… », a t-elle indiqué en substance.
Ainsi, le PDL annonce clairement, même si c’est d’une manière indirecte, qu’il est prêt à aller vers la confrontation, si on la lui impose aussi bien de la part d’Ennahdha que du chef de l’Etat.
Noureddine HLAOUI