Par Mustapha MACHAT
La fin de la semaine écoulée a été marquée par une précipitation d’événements décisifs pour l’avenir politique, économique, social et financier du pays. En effet, au moment où la Tunisie célèbre le 66ème anniversaire de la Fête de l’Indépendance, des nouvelles pas heureuses sont venues assombrir le quotidien des citoyens, en commençant par l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie passant de B- avec perspectives négatives à CCC, synonyme de faillite et d’état de cessation de paiement.
Cette baisse de la notation vient s’ajoute aux difficultés énormes causées par les retombées de la guerre russo-ukrainienne, plus précisément la hausse vertigineuse du prix du baril de pétrole dont en seul dollar coûterait un minimum de 120 millions de dollars à ka Trésorerie de notre pays.
Cette baisse de la notation survient à un moment où les relations entre le gouvernement et les deux principales organisations nationales, en l’occurrence l’UGTT et l’UTICA sont loin d’être au beau fixe et risquent fort de faire caboter les maigres espoirs de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
Et si l’on sait que le budget de l’Etat et la loi des finances 2022 ont été mis au point uniquement sur la base de l’hypothèse d’un accord avec le FMI, sans le moindre plan de rechange, on mesure l’ampleur des de l’impasse.
Ainsi, les Tunisiens attendaient des annonces de décisions courageuses ou, du moins, une déclaration claire à l’intention de l’opinion publique sous forme d’exposé sans fioritures de la situation concrète prévalant en Tunisie.
Mais c’est le moment choisi par le président de la République de prononcer deux discours dont l’un à minuit, après celui de 20h en présidant la réunion du Conseil des ministres.
Lors de ces deux interventions, Kaïs Saïed n’a fait qu’officialiser trois mesures archi-connues, prévues et attendues. Et à part le décret présidentiel à propos de la lutte contre la spéculation, les deux autres, à savoir la réconciliation pénale et la création des entreprises citoyennes sont vus d’un mauvais œil par les observateurs dans le sens où ils sont de nature à décourager les hommes d’affaires et autres investisseurs, selon les experts économiques et financiers qui parlent de décrets s irréalisables.
Et au moment où la majorité des Tunisiens dormaient pour pouvoir se lever pour une dure journée de labeur, le chef de l’Etat a choisi d’annoncer que la consultation électronique a enregistré une grande victoire en prélude au referendum qui va se dérouler le 25 juillet prochain.
En tout état de cause, Kaïs Saïed persiste et signe dans la réalisation de son projet qu’il a conçu depuis 2012 et qu’il tient à mettre à exécution, dix ans après, grâce aux mesures exceptionnelles et aux pleins pouvoirs qu’il s’est appropriées après l’activation de l’article 80 de la Constitution…
Reste à se demander sérieusement s’il parviendra à exécuter les différents éléments de ce programme… dans ses différentes péripéties… !!!
M.M