Le contraire aura étonné plus d’un. Toujours droit dans ses bottes, le Président Kais Saïd a, sans surprise, de nouveau tenu un discours enflammé. Sincère sans doute mais enflammé, excessivement enflammé cette fois. N’était-ce la grande solennité de l’occasion, le 66eme anniversaire forces de sécurité nationale, le grand respect , l’ immense estime et haute reconnaissance que nous témoignons à toutes nos forces de sécurité, nous aurions osé rappeler que tout ce qui est excessif devient insignifiant.
Le Président de la République et chef des Armées a harangué l’assistance comme le ferait tout naturellement tout chef des Armées en temps de guerre. Seulement, à ce que l’on sache , la Tunisie n’est pas aujourd’hui en guerre. En guerre contre la corruption et la spéculation, contre les fauteurs de troubles , certes mais pour nos forces de sécurité, ces guerres sont de petites guerres…
Et puis, le Président de la République est, en vertu de la Constitution, le grand de l’unité de l’Etat or une telle unité sous-entend l’unité de la société. Fédérateur de toutes les composantes de la société, le chef de l’État ne peut en aucun cas être une source ou vecteur de division.
Vilipender les partis politiques, tout de moins certains, ceux qui ont ruiné le pays et qui ont l’outrecuidance de se manifester encore, oui et absolument oui. Seulement, ce n’était ni le moment ni et encore moins le lieu de le faire. Et de toute façon, il est attendu d’un Président, le président de tous les Tunisiens, d’être et de rester au-dessus des partis. C’est l’idée que nous nous faisons de la fonction d’un président de la République. C’est la seule , haute et noble idée que nous nous faisons d’un chef d’État.