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Pour la Tunisie et la diplomatie tunisienne, garder le cap d’une « neutralité positive » serait en le choix de la raison, du bon dosage et de l’équilibre en toute chose
L’offensive russe en Ukraine qui a commencé il y a à peine un mois a déjà provoqué de sérieux remous en Europe occidentale. Il y a gros à parier que l’onde de choc n’est pas terminée et que la transfiguration de la carte mondiale qui est aujourd’hui en cours aura un impact sur l’équilibre des forces du coté de la rive sud de la Méditerranée et de la sous région du Maghreb arabe. La guerre en Ukraine ayant signé la fin du monopole et de la mainmise des USA sur le monde et mis à nu la grande fragilité de l’Union européenne réduite à un suivisme atlantiste. Les pays du Maghreb arabe auront inéluctablement à subir, de nouveau, les fortes contractions du nouveau monde en gestation. Les quels pays connaissent, à des degrés divers, instabilité politique et tensions sociales …
L’entretien hier lundi au téléphone entre le président algérien Tebboune et le président russe Poutine a , à cet égard, retenu l’attention de nombre d’observateurs avertis. Ce qui est fort probable est que cet entretien n’est pas sans rapport avec le grand jeu, voire la guerre de positionnement stratégique que se livrent dans notre région la Russie , les USA et ses alliés. Cette guerre de positionnement ne devra pas laisser insensible un pays comme la Tunisie, longtemps considéré comme un point de stabilité dans la sous-région. La Tunisie a, il est vrai, mollement affirmé son opposition à la guerre en Ukraine. Au tout début de la guerre, pas l’ombre d’une condamnation de la Russie. Ce n’est qu’un peu plus tard que la diplomatie tunisienne se fait plus explicite en soutenant la logique du dialogue comme meilleur moyen de résoudre les différends entre pays. Une position qui a amené Marcus Cornaro , représentant de l’Union européenne à Tunis , a twitter : « rester neutre…est aussi une prise de position ». Quoiqu’il en soit, la Tunisie et la diplomatie tunisienne se doivent d’être plus actives et proactives dans le grand jeu de repositionnement Est-Ouest dans la région…Garder le cap d’une « neutralité positive » serait en l’occurrence pour nous le choix de la raison, du bon dosage et de l’équilibre en toute chose. Il y a néanmoins une réalité que nous ne devons pas ignorer et sur la base de laquelle nous devons envisager l’avenir de nos relations de voisinage et de nos relations internationales d’une manière générale.
Depuis quelques années l’instabilité politique et sociale tend de plus en plus à devenir une réalité quotidienne dans la sous région du Maghreb arabe.
Même si la situation diffère d’un pays à un autre, l’instabilité en Libye étant bien plus profonde sous fond de guerre civile permanente, celle qui sévit dans les autres pays de la région n’est pas moins grave ; car silencieuse et dangereuse. Ses effets très négatifs sur le développement de la région est très visible.
Cette situation sans précédent et qui n’est pas prête de changer amènent beaucoup d’observateurs avertis à penser qu’il existe des forces internationales qui ne veulent pas voir la région se stabiliser.
Là se pose à juste titre la question de savoir pourquoi l’Occident en dépit de tous ses beaux discours sur la stabilisation de la région laisse faire le contraire. Probablement, son jeu cynique s’explique par ses intérêts vitaux qui en dépit de l’instabilité sont plutôt épargnés. C’est bien lui qui fait du business avec toute la région. Business militaire à forte doses de devises et business agricole et industriel qui lui rapporte également gros. Quand les affaires marchent, on cherchera pour les autres peuples des bricoles. L’essentiel est qu’ils n’échappent pas au radar occidental….avec des conséquences néfastes à tous points de vue pour les pays de la région et ses effets positifs pour l’Occident et ses affaires… C’est partant de ces considérations que la Tunisie devra peut-être repenser, tout du moins affiner, ses relations internationales.
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