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Les mêmes réseaux mafieux agissent en Méditerranée
Ce n’est pas pour en vanter mais parfois le passé avec ses turpitudes et ses rebondissements vous rappelle, si l’on ose dire, à son bon vieux souvenir. Le 26 mars 2019,Univernews faisait état , en exclusivité et non sans éclat, de l’arrestation, le même jour, à l’aéroport international Tunis-Carthage de Moncef Kartas, expert tuniso-allemand des Nations Unies pour la Libye. Et ce n’est pas exagérer que de dire que notre journal a été pour quelque chose dans l’éclatement de ce qui allait aussitôt devenir l’affaire Kartas, affaire que les autorités tunisiennes de l’époque cherchaient à étouffer à tout prix.
Au moment où une nouvelle affaire secoue aujourd’hui le pays, en l’occurrence l’affaire Xelo, du nom du navire turc venu s’échouer dans les eaux territoriales tunisiennes au large du golfe de Gabès avec une cargaison d’environ 750 tonnes de Gazole menaçant d’une rupture des cales et d’une catastrophe écologique, il n’est pas de trop, loin s’en faut, de revenir ici sommairement sur l’affaire Moncef Kartas.
Quatre jours se sont déjà écoulés depuis le naufrage du navire turc dans les eaux territoriales tunisiennes, et l’affaire ‘Xelo’ n’a toujours pas révélé tous ses secrets. Nous voyons certes un peu plus clair au sujet de la réelle nationalité de l’embarcation, de l’identité de son propriétaire et son sulfureux itinéraire, les autorités tunisiennes sont même allées à fortement privilégier la thèse de l’acte volontaire, excluant l’hypothèse d’un accident de parcours ou d’une force majeure..
Cependant, beaucoup de zones d’ombre subsistent et entourent encore cette affaire. Nous avions ici même très tôt évoqué un relent de contrebande, de mafia et de crimes organisé aux confluents des eaux territoriales tunisiennes, une thèse qui au demeurant se fait de plus en plus probante. Tant et si bien que établir un parallèle ou tout du moins faire un rapprochement de cette affaire avec « l’affaire Kartas » n’est ni infondé ni fortuit. Bien au contraire, cela a le mérite de nous rappeler qu’il faut toujours savoir retenir les leçons du passé et que les éléments du dossier Moncef Kartas et la nature de son mandat onusien dans la région auraient pu nous instruire sur ce qui se tramait aux confluents de nos eaux territoriales et nous épargner la sulfureuse affaire Xelo qui risquait de nous faire subir pour des décennies les incidences d’une catastrophe écologique majeure.
Pour rappel, en juin 2016, le SG de l’ONU a nommé Moncef Kartas au groupe d’experts de l’ONU sur la Libye, créé par la résolution 1973 ( 2011) du Conseil de sécurité des Nations Unis. Au sein du groupe, Moncef Kartas est ,excusez du peu, chargé de surveiller et d’enquêter sur les violations de l’embargo sur les armes et…sur les passages illégaux d’armes entre la Tunisie et la Libye. Nul besoin d’être un grand clerc que c’est la même mafia, les mêmes réseaux tout du moins les mêmes cercles et accointances qui opèrent dans le silence des eaux claires de la rive Sud de la Méditerranée qu’il s’agissent d’armes, de pétrole, de gazoil et bien d’autres choses…
Univers News