Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a prononcé une allocution aujourd’hui lundi 14 janvier 2019 au Musée national du Bardo en marge de la tenue d’une exposition originale organisée par la Société civile et intitulée « Instant de Tunis » (14 moins cinq).
D’entrée, le chef de l’Etat a tenu à rappeler que la révolution a été l’œuvre de jeunes sans encadrement et sans leadership et aussi sans référentiel religieux ou autre idéologique.
« Personnellement, je n’ai pas participé à la révolution, mais j’ai largement contribué à éviter à la Tunisie et à la Révolution un glissement vers un bain de sang », a-t-il tenu à mentionner en substance, avant d’affirmer que l’acquis essentiel de l’après 14 janvier demeure la liberté d’expression et de la presse qui demeure, en dépit de certains dérapages, un pilier incontournable de la démocratie.
Et d’enchaîner que le processus démocratique n’est pas en sécurité. « La constitution d’un nouveau parti dit du gouvernement n’est pas une bonne chose et représente, même, un recul pour la démocratie, même si chacun est libre de créer son parti politique.. », a-t-il ajouté.
BCE a précisé, encore, que la Révolution a eu des réalisations positives dont la Constitution malgré ses faiblesses, mais en contrepartie le chômage, la pauvreté et autre marginalisation des régions intérieurs du pays sont toujours en vigueur.
« J’espère que les acquis de la révolution iront se renforçant, soit avec nous encore si on sera là ou bien avec ceux qui nous succéderont. ». Ceci constitue une annonce importante dans le sens où c’est la première fois que Béji Caïd Essebsi insinue d’une manière aussi directe qu’il envisage de se représenter et espère être encore là où il est après 2019.
Le chef de l’Etat est passé, en fin de son allocution, à la question de la grève générale prévue pour le 17 janvier courant pour rappeler, d’abord les drames ayant suivi la seule grève générale dans le pays en date du 26 janvier 1978 et, ensuite, l’espoir de parvenir à une solution avant cette date fatidique et éviter une répétition de la tragédie de 1978, car « il ne faut pas l’oublier, une grève générale est un casus belli », selon ses propres termes.