« Bien que la Tunisie soit le premier pays consommateur de pain dans le monde, elle ne produit qu’une baguette sur cinq à partir de son blé récolté localement », a fait savoir lundi Slim Boussabeh, expert en marchés céréaliers et sécurité alimentaire.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de sa participation à une table ronde organisée à Tunis sur « les répercussions de la pandémie COVID-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine sur les rapports tuniso-européens », Slim Boussabeh a indiqué que la Tunisie importe plus de 80% de ses besoins en blé tendre et parfois plus de 50% de ses besoins en blé dur.
« Depuis 2005, la Tunisie consomme plus de blé tendre que de blé dur, alors qu’elle pourrait réaliser son autosuffisance en blé dur et ne pas dépendre de l’envol des prix du blé tendre au niveau international notamment suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
S’exprimant à cette occasion, Khémaies Jhinaoui, ancien ministre des affaires étrangères a souligné que la Tunisie a importé 3,7 millions de tonnes de céréales, pendant l’exercice commercial 2021-2022, dont la moitié provient de l’Ukraine et de la Russie. « 47% de nos besoins en céréales sont importés de l’Ukraine et 4% de la Russie », a-t-il souligné, ajoutant que les balances commerciales de la Tunisie avec ces deux pays sont déficitaires.
Organisée à l’initiative du forum d’échanges tuniso-européens à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’Europe, la table ronde a pour objectif d’alerter l’Europe sur l’importance d’appuyer la Tunisie dans cette période de crise afin de garantir la stabilité dans la région, selon Riadh Jaïdane, président du forum. « L’Europe doit encourager l’investissement en Tunisie et l’aider à trouver des solutions adaptées à sa crise économique et financière et ce, dans l’intérêt des deux parties », a-t-il dit.