Les consommateurs ont accueilli avec une certaine satisfaction, la baisse constatée, depuis hier, lundi, du prix des viandes blanches (en attendant ceux des viandes rouges), à la suite de la décision du ministère du Commerce et de développement des exportations de geler les augmentations des prix des fourrages enregistrées au début du mois de mai 2022, à hauteur de 300 dinars par tonne.
Le ministère a indiqué, lundi, dans un communiqué, que les prix de vente des aliments composés pour bétail seront fixés par chaque entreprise dans les plafonds appliqués avant les dernières hausses, à partir de 5 mai 2022.
Les producteurs agriculteurs et les intervenants aux circuits de production et de distribution des aliments composés pour bétail sont appelés à respecter les prix fixés conformément à la décision du 16 mai 2022, a indiqué le ministère, appelant ceux-ci à prendre les mesures nécessaires pour approvisionner le marché conformément en fourrages à un rythme normal. Le département du Commerce prévient que des poursuites judiciaires seront engagées en cas d’infraction des lois en vigueur.
Le ministère prévoit, sur un autre plan, de mettre en œuvre des mesures en concertation avec les structures concernées pour alléger les coûts des fourrages en diversifiant leurs compositions, en rationalisant les prix des intrants et en augmentant les quotas des produits fourragers subventionnés destinés aux industriels et aux éleveurs, en plus de l’intensification du contrôle sur les opérations de distribution.
L’UTAP avait réagi à la hausse des prix des fourrages, qualifiant les augmentations décidées de « coup fatal », pour les agriculteurs et de « destruction des filières de la production animale ( lait, viande rouge, volailles ) ».
L’Union est allée jusqu’à dire, dans un communiqué, que « c’est une menace sérieuse à la souveraineté alimentaire et à la paix sociale », appelant l’Etat à intervenir pour réviser les prix de production afin de garantir la souveraineté alimentaire.
Le syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI) avait exprimé, pour sa part, son refus de cette hausse décidée par l’autorité de tutelle, estimant que « cela va détruire les filières des viandes, du lait et de la production animale ».