TUNIS – UNIVERSNEWS Lors d’une émission de Shems Fm, une radio victime du laisser-aller des gouvernants tunisiens, Youssef Seddik, philosophe tunisien, a lancé un appel émouvant au président de la République Kaïs Saïed… un appel que des pseudo-partisans du chef de l’Etat ont, rapidement, dénigré… ce qui fait craindre le pire pour notre chère Tunisie. Après des sous-entendus, avec des vers d’un poème du poète Modhaffar Al-Nawab, Youssef Seddik a lancé un cri du cœur adressé au président de la République.
Par la suite, il a éclaté tout de go : « Tu fais partie du peuple tunisien… Tu aimes ‘le peuple qui veut’… je fais partie de ce peuple, mais je considère que tu n’es pas en train de me respecter et de respecter mes semblables et les gens qui aiment la Tunisie et qui peuvent apporter un plus pour la Tunisie ».
« En faisant vos choix, tu ne dois pas choisir celui qui est sur la même longueur d’ondes que vous, mais, c’est une erreur, parce qu’il vaut mieux choisir ceux qui n’ont pas les mêmes orientations que toi ». Il a cité, dans ce sens, la reine de Saba qui a été citée dans le Coran. « Elle, a-t-il dit, elle était une reine, mais que dire de toi qui n’es qu’un simple président, juste un citoyen qui ne peut gouverner que durant deux mandats, au plus ! ».
Il a appelé le président Kaïs Saïed à « nous respecter, parce que nous sommes en train de penser que tu ne nous accorde aucune considération et que tu n’es pas en train de donner aux compétences tunisiennes -dont tu fais partie- la valeur qu’elles méritent pour faire avancer la Tunisie ». Seddik a conclu en lançant son cri du cœur : « Pitié pour ce peuple dont je fais partie et dont vous faites partie, Monsieur le président, parce que vous allez ensemble dans un grand tunnel qui fait peur… peur… peur ».
Au début de son intervention, Youssef Seddik a souligné qu’il aime beaucoup son pays, plus que son amour pour sa propre personne et a rappelé qu’il est né dans une famille de militants et que son père qui faisait partie du groupe de Thaâlbi, avait passé cinq ans dans les geôles algériennes, à Oran, lors de l’occupation française. Agé presque de 80 ans, il affirme avoir réussi, au moins, à bien élever sa progéniture et aucun parmi ses enfants ne gagne son pain sur le dos du budget tunisien, parce qu’ils travaillent tous « plaise à Dieu », à l’étranger.
Youssef Seddik a affirmé n’avoir jamais aspiré à obtenir la nationalité française, par respect de la mémoire de son père qui a combattu les Français, bien qu’il a été décoré, à plusieurs fois, depuis Jacques Chirac et jusqu’à Emmanuel Macron. Pourtant, il refuse d’obtenir cette nationalité bien qu’il ait passé plus de 38 ans dans l’Hexagone et il aurait suffi qu’il fasse un signe pour l’avoir.
Faouzi SNOUSSI