Partis politiques, organisations nationales et société civile ont exprimé, durant toute la semaine, leur ras-le-bol des décisions –qu’ils considèrent comme iniques- du président de la République. Et, voilà que la tension monte d’un cran avec le Parti destourien libre (PDL) d’Abir Moussi qui sonne le branle-bas de la résistance.
La persistance du chef de l’Etat d’exécuter son programme adviendra que pourra ne cesse d’attiser le mécontentement –d’ailleurs légitimes- de ceux qui auraient pu être pour lui un soutien important.
Forte des recommandations de la Commission de Venise, parues le vendredi 27 mai 2022 et adressées au chef de l’Etat, la présidente du PDL a durci le ton. Elle a déclaré, le même jour, qu’une marche sera organisée par le parti, le 18 juin prochain dans le cadre de ses actions de protestation populaire contre les mesures et décisions prises par le président de la République Kaïs Saïed.
Le PDL n’attendra pas l’accord du gouverneur de Tunis, du président de la République, il se contentera d’informer la partie concernée, conformément à la loi, a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse dans la capitale.
Elle a souligné que le parti est en état d’alerte maximale pour défendre la République et l’Etat bourguibien et à combattre le projet « personnel » du président de la République. La présidente du PDL a annoncé, dans la foulée, qu’un mouvement de protestation aura lieu aujourd’hui devant le Tribunal administratif.
Le parti compte défier le Tribunal administratif et contester les décrets lois 30 (portant création du Haut Comité pour la nouvelle République) et 32 relatif aux dispositions exceptionnelles du référendum du 25 juillet, et ce, malgré le fait que le décret Présidentiel 117 stipule que les décrets lois ne sont pas susceptibles de recours.
La présidente du PDL a déclaré que son parti poursuivra en justice les membres du gouvernement pour avoir participé à l’adoption de décrets et décrets lois et visant à changer le visage de la République et à détruire l’Etat. Ces textes, a-t-elle poursuivi sont contraires à la loi, à la constitution et aux textes internationaux.