La bataille entre les pros et les anti-Kaïs Saïed touche à sa fin, surtout que le président de la République a enclenché les mécanismes pour aborder le référendum, dans les délais fixés. Pourtant, le citoyen normal ne semble pas assimiler la raison de cette démarche, alors que partisans et adversaires du chef de l’Etat interprètent les mesures prises par la présidence de la République, chacun à sa manière.
Nonobstant les prises de positions de ce « front du salut national » dont la majeure partie de ces composantes qui cherche à induire l’opinion publique à l’erreur, surtout au vu de ce que ces partis politiques avaient fait du pays, depuis 2011, il y a ces juristes ayant une partie à défendre et qui présentent des arguments loin d’être convaincants.
A ce qu’on remarque, les spécialistes du droit constitutionnel exploitent les failles du système, pour argumenter, mais cela ne prend pas, qu’ils soient du côté de Kaïs Saïed ou de l’autre côté de la barrière.
Le dernier juriste en date qui a cherché à présenter ses arguments est Kamel Ben Messaoud, enseignant à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de Tunis, qui a lancé que le décret présidentiel 117 relatif aux mesures exceptionnelles est « anticonstitutionnel ». Ce texte est « une violation flagrante » de la Constitution.
Toutefois, dans ses déclarations, il y a quelque chose de grave à retenir, surtout qu’il affirme que le pays risque de tomber dans un « nouveau régime politique probablement présidentialiste dans lequel le président de la République concentrera tous les pouvoirs. Un régime présidentialiste avec les risques une dérive autoritaire et une réduction des pouvoirs du gouvernement et du parlement », a-t-il estimé, samedi, lors d’une intervention prononcée au cours d’un colloque organisé par le Centre des Etudes Stratégiques sur le Maghreb.
« Si la Cour constitutionnelle existait, Kaïs Saïed n’aurait pas pensé à activer l’article 80 de la Constitution », a-t-il dit.
Pour Kamel Ben Messaoud, la légitimité populaire du président de la République est faible. « Elle ne dépasse pas les 600 mille voix qui le soutiennent ».
Et d’ajouter que les voix qu’il a recueillies lors du second tour de la présidentielle en 2019 « ne reflètent pas réellement sa légitimité ; en témoigne le faible nombre de participants à la consultation électronique ».
Aujourd’hui, en Tunisie, la majorité des personnalités politiques pense que « la légitimité populaire dont bénéficiait le président Saïed s’est volatilisée », a-t-il dit.
Et, c’est là le hic, parce que personne ne veut retomber dans les errances d’un régime autoritaire qui ne serait autre qu’un remake de ce qu’a vécu le pays depuis l’indépendance. D’un autre côté, les Tunisiens ne veulent plus retomber dans les griffes des islamistes et leur voracité qui a réduit le pays à la pauvreté extrême.
De quoi sera fait demain ? est la question que se posent tous les Tunisiens, surtout que la communication n’est pas le fort du palais de Carthage…
Faouzi SNOUSSI