Les observateurs, en Tunisie et en Algérie, ont remarqué un coup de froid dans les relations entre les deux pays, depuis un certain temps. Ces craintes ont été alimentées par les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa visite en Italie.
Ces propos ont été mal interprétés, selon les autorités algériennes, et le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a affirmé, lors de sa rencontre avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, que l’Algérie restera toujours aux côtés de la Tunisie qui fut et demeure encore un appui pour l’Algérie compte tenu du passé, du présent, de l’avenir et du destin commun des deux pays.
Au cours d’un entretien qui a eu lieu en marge du Sommet extraordinaire de l’Union africaine tenu les 27 et 28 mai courant à Malabo (capitale de la Guinée équatoriale), Lamamra a mis l’accent sur la volonté commune qui anime les présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed de hisser les relations bilatérales aux plus hauts niveaux dans tous les domaines, selon un communiqué algérien.
Pour sa part, Ezzedine Zayani, ancien ambassadeur de Tunisie, dans des pays africains, et expert de l’Union Africaine voit la situation, autrement. Très actif sur les réseaux sociaux, il a expliqué, dans un post, sur sa page Facebook, il juge que « c’est encore la situation interne qui est en train d’impacter lourdement les rapports de la Tunisie avec un certain nombre de pays frères et amis et non pas uniquement avec l’Algérie ».
Il s’étend sur la question et ajoute : « Tous les jours on annonce un nouveau modèle allant du pouvoir exercé par le peuple à la nouvelle république. Il y a des partenaires de la Tunisie que ce genre de tentatives à la libyenne dérangent. Ils ont peur de la contagion. En définitive l’Algérie, et ce n’est pas pour la défendre, a peut-être subi des pressions, mais c’est son droit de ne pas apprécier ce qui se passe et ce qui se trame en Tunisie ».
L’espoir est que ce coup de froid est une ombre passagère, surtout que, dans un contexte marqué par les multiples divergences entre les pays du Maghreb et ce qui se passe en Libye, toute dispersion des efforts risque de coûter cher aux deux pays frères.
Faouzi SNOUSSI