TUNIS – UNIVERSNEWS Les nominations des treize gouverneurs ne sont pas passées inaperçues sur les réseaux sociaux, entre certains qui applaudissent les choix du président de la République Kaïs Saïed et d’autres qui jugent que certains de ces gouverneurs ne répondent pas aux critères nécessaires pour occuper ces postes. D’autres y voient une mainmise sur le pouvoir local, en prévision du référendum et des prochaines élections.
L’ancien député Lazhar Dhifi a décortiqué ces nominations, pour donner un aperçu sur les opinions, leur appartenance, ainsi que sur leurs penchants politiques et leur crédibilité.
* Hafedh Fitouri, nouveau gouverneur de Tataouine : un activiste de la société civile, originaire de la délégation de Skhira qui a été reçu par le président de la République, le 22 février 2011.
A l’occasion, Kaïs Saïed a rappelé qu’il était toujours fidèle à ses principes et aux promesses qu’il avait formulées à son investiture. « Plusieurs sont ceux qui font semblant. Nous, nous n’avons qu’une seule face », a-t-il lancé au début d’une brève locution qu’il a prononcée à l’arrivée de son invité.
* Mosbah Karemdine, gouverneur de Gabès : Coordinateur de la campagne présidentielle de Kaïs Saïed à Gabès.
* Abdelhamid Hamdi, gouverneur de Sidi Bouzid : Activiste de la société civile à Sidi Bouzid, travailleur de bâtiment et détenteur d’un master en histoire, selon un reportage de l’AFP, en août 2021 dans lequel il affirme son adhésion aux décisions du président.
* Fakher Fakhfakh, nouveau gouverneur de Sfax : Un homme qui a des idées et des initiatives, comme l’a présenté la chaine TV « Al Janoubia », lors d’une interview le 11 août 2020. IL est un partisan de Kaïs Saïed à qui il a adressé une lettre pour lui demander de « tirer le tapis sous les pieds des conspirateurs. Le hic est qu’une page Facebook a publié un ancien post, le 2 octobre 2019, dans lequel Fakher Fakhfakh soulignait que la Tunisie est infiltrée. Il y expliquait qu’il y a des suspicions d’infiltration du pays au triple niveau médiatique, politique et économique, surtout avec l’arrivée de Kaïs Saïed au deuxième tour de l’élection présidentielle
* Sabeh Mallek, nouvelle gouverneure de Nabeul : Cadre bancaire, membre de la campagne explicative du président de la République et membre de l’association « Pensons notre démocratie », avec Sonia Charbti.
* Mondher Sik Salem, nouveau gouverneur de Monastir : Avocat de profession, il a participé à un plateau de dialogue sur la chaîne Attassia, le 5 octobre 2021, en tant que partisan du président de la République et défenseur du « projet de substitution du régime politique. Il a participé, aussi, à des tribunes de l’association « Pensons notre démocratie » qui vise l’instauration d’un pouvoir de base.
Pour ceux qui applaudissent ces nominations, le bureau régional du « Mouvement du 25 juillet de Gabès » s’est félicité de la nomination de Mosbah Karemdine, ainsi que celles de trois autres gouverneurs appartenant au mouvement, à Monastir, Jendouba et l’Ariana, tout en remerciant le président de la République pour avoir fait confiance aux jeunes du Mouvement du 25 juillet.
Avec ce qui se passe, déjà, avec les gouverneurs de Tunis et de Ben Arous qui ont leur manière pour s’adresser aux médias et aux citoyens, on peut penser que ce qui attend les Tunisiens n’est pas de tout repos, surtout que cela donne l’impression d’une mainmise manifeste sur les régions, sans oublier ce qui peut se passer au niveau des délégués et des Omdas, en catimini.