TUNIS – UNIVERSNEWSC’était attendu et les magistrats sentant que les vents leurs sont favorables ont décidé, aujourd’hui, de prolonger la grève, pour la semaine prochaine.
Dans ce sens, la coordination des structures judiciaires ont annoncé, dans un communiqué que la grève qu’ils observent depuis lundi dernier, va se poursuivre, dans tous les tribunaux.
Ce mouvement de protestation intervient dans le cadre de la contestation du décret présidentiel N°516 portant sur la révocation de 57 magistrats pour différentes raisons.
Il est, certes, du droit des corporations de protester contre pareilles décisions, surtout qu’il semble que certains « innocents » peuvent contester ces révocations, en ayant recours à la justice, surtout que pour certains de leurs collègues licenciés, les accusations portent sur des affaires portant atteinte à la sécurité de l’Etat et à la crédibilité de la profession, en étant au service du mouvement islamiste Ennahdha, surtout.
Il faut se rappeler, à ce propos, ce qu’avait fait Ennahdha à son arrivée au pouvoir, en évinçant une centaine de magistrats, afin de faire le vide pour leurs partisans et pour mettre la main sur tout le pouvoir judiciaire.
On doit se rappeler, aussi, que plus de quarante cadres douaniers mis à la retraite d’office, depuis quelques années, à cause de leur intégrité et de leur patriotisme, pour laisser le champ libre aux partisans du mouvement islamiste.
La faute est que le corps de la magistrature n’a rien fait pour assainir leur corporation des vendus et des corrompus, depuis le 25 juillet 2011 et poursuivait le travail comme si de rien n’était, alors qu’on traine les pieds dans des procès de meurtres politiques, d’implication dans la libération de centaines de terroristes, de l’octroi de la nationalité tunisienne à des extrémistes étrangers et d’autres méfaits qui ébranlent la sécurité de l’Etat.
L’Etat des lieux ne fait pas honneur, ni à la présidence de la République qui a fait trainer les choses et qui n’a pas appliqué la loi contre les magistrats évincés, alors que les magistrats ne font pas de différence entre le vrai et le faux, alors qu’ils ont entre les mains tout le nécessaire pour assainir le secteur et pour sortir la tête haute de cette situation…
Le président de la République aurait dû avoir recours à la justice militaire pour inculper les magistrats incriminés, avant de les évincer, alors que les magistrats auraient dû, aussi, laver leur linge sale en famille, avant de protester contre les décisions qu’ils jugent précipitées.
Les deux parties sont dans l’erreur, et il est nécessaire en ces temps de crise aigüe de penser à l’intérêt national de la Tunisie qui semble être, aujourd’hui, le dernier souci de tout le monde.
Faouzi SNOUSSI