TUNIS – UNIVERSNEWS En venant s’ajouter aux dégâts causés par la pandémie de la Covid-19, l’invasion russe de l’Ukraine a accentué le ralentissement de l’économie mondiale, qui entre dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée, La croissance mondiale devrait chuter de 5,7 % en 2021 à 2,9 % en 2022, soit nettement moins que les 4,1 % prévus en janvier 2022. Elle devrait continuer à se tasser pour s’établir à 2,2 % en 2023, selon les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale (BM).
« La guerre en Ukraine, les confinements en Chine, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et le risque de stagflation pèsent sur la croissance mondiale. Pour bien des pays, il sera difficile d’échapper à la récession », prévient le président de la BM, David Malpass.
Et d’e préciser : « Les marchés regardent vers l’avenir, il est donc urgent d’encourager la production et d’éviter les restrictions commerciales. Des changements dans les politiques budgétaires, monétaires, climatiques et d’endettement sont nécessaires pour remédier à l’affectation inappropriée des capitaux et aux inégalités ».
De son côté, Ayhan Kose, directeur du département Perspectives de la BM, a indiqué : « Les économies en développement devront trouver un équilibre permettant à la fois d’assurer la viabilité budgétaire et d’atténuer les effets de la conjugaison des crises actuelles sur leurs populations les plus pauvres ».
Et d’ajouter : « Communiquer clairement sur les décisions de politique monétaire, s’appuyer sur des cadres de politique monétaire crédibles et protéger l’indépendance des banques centrales peut permettre d’ancrer efficacement les anticipations d’inflation et de réduire l’ampleur du resserrement nécessaire pour obtenir les effets souhaités sur l’inflation et l’activité ».
Economies de marché émergentes et en développement
La même source a dévoilé que dans les économies de marché émergentes et en développement, la croissance devrait également chuter de 6,6 % en 2021 à 3,4 % en 2022, soit bien en dessous de la moyenne annuelle de 4,8% sur la période 2011-2019.
Les conséquences négatives de la guerre en Ukraine éclipseront l’effet positif éventuel à court terme de la hausse des prix de l’énergie pour certains exportateurs de matières premières. Les prévisions de croissance pour 2022 ont été revues à la baisse dans près de 70% des économies émergentes et en développement, notamment, dans la plupart des pays importateurs de produits de base et dans 80% des pays à faible revenu.
A cet effet, il importe, selon la BM, d’opter pour une action politique résolue au niveau national et international pour éviter les pires répercussions de la guerre sur l’économie mondiale. Il faudra aussi apporter, sur le plan national, des réponses vigoureuses en faveur de l’offre, tout en assurant le bon fonctionnement des marchés mondiaux des produits de base.
Les responsables publics doivent, en outre, s’abstenir d’appliquer des mesures génératrices de distorsions, telles que les politiques de contrôle des prix, les subventions et les interdictions d’exportation, lesquelles pourraient aggraver la récente flambée des prix des matières premières.
Dans le contexte difficile d’une montée de l’inflation, d’une croissance plus faible, d’un resserrement des conditions financières et d’une marge de manœuvre budgétaire limitée, les gouvernements devront réorienter en priorité leurs dépenses vers une aide ciblée aux populations vulnérables.