- La Tunisie, un pays balloté à tous vents
TUNIS – UNIVERSNEWS On s’attendait à ce que le président de la République Kaïs Saïed et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) soient partenaires, surtout que les deux parties ont pour seul objectif : le sauvetage du pays et la lutte contre toute sorte de corruption. Malheureusement, ce qui se passe, depuis un certain temps, laisse présager du pire, surtout si la mésentente persiste et que les deux parties ne trouvent pas un terrain d’entente, en urgence.
Depuis le 25 juillet 2021, le chef de l’Etat agit en solitaire, en pensant que sa méthode est la meilleure et qu’il est le seul détenteur de la solution, parce que l’adversaire est de taille, comme le montre le bilan de Saïed, dans cette lutte contre la corruption dont personne ne voit les fruits, encore.
Les méfaits du mouvement islamiste, depuis la révolution, se sont enracinés dans tous les rouages de l’Etat tunisien et l’argent sale peut allécher et corrompre plus d’un, dans un pays réduit à la misère et à la désunion.
Jouer en solitaire peut faire perdre des plumes au président de la République qui s’isole de plus en plus, en gonflant les rangs de ses adversaires, et, selon les divers analystes, le bon sens recommande le contraire, surtout que la puissante centrale syndicale lui a, toujours, tendu la main, sachant, aussi, qu’elle est dans l’obligation de défendre les intérêts de la classe laborieuse qui n’en finit pas de payer les errements de ses dirigeants, par son sang et sa sueur.
La journée de grève générale coûte à la Tunisie la bagatelle de 300 milliards de dinars et la cause en est l’entêtement à ne pas s’assoir à la table de négociations, sans préalables, ni arrières pensées. Parce que le seul perdant, actuellement, c’est le peuple tunisien qui va payer, encore une fois, les pots cassés. Il faut, aussi, ajouter les méfaits de certains qui sont allés, même, à saccager le matériel de leurs entreprises, comme ce fut le cas, avec la Société de Transport du Sahel (STS), selon les informations colportées. Et on n’est pas prêts d’évaluer totalement les dégâts.
Tout cela n’est, certes, que de la bagatelle, parce que la grande perte pour le pays, c’est celle de la valeur du travail, de l’abnégation et du don de soi, valeurs dont le pays a le plus besoin, en ces temps de stagnation économique, avec les batteries de lois qui entravent l’investissement, une économie gangrénée par la corruption et des fonctionnaires qui rechignent à accomplir leur devoir.
Et, qui sait ce que prépare l’avenir à ce pays balloté à tous vents… surtout que la pilule sera amère, avec les résultats des négociations avec le FMI, s’ils vont avoir lieu… sauf miracle, bien sûr ! Mais, les Tunisiens ne demandent qu’un tout petit miracle, celui d’une entente entre Kaïs Saïed et la centrale syndicale, pour s’occuper de tout ce qui bloque, dans ce pays.
Faouzi SNOUSSI