TUNIS – UNIVERSNEWS Comment peut-il ne pas y avoir d’eau courante en 2022 chez tant de Tunisiens ? Cette phrase, nous n’avons cessé de l’entendre ces derniers jours.
Avec cette vague de chaleur intense et alors qu’il fait parfois 45 °C, les coupures d’eau potable se multiplient, souvent sans aucune annonce. Plus les perturbations de la distribution sont fréquentes et, paradoxalement, plus les tarifs augmentent.
Chaque annonce de perturbation est vécue comme un cauchemar par le citoyen déjà accablé par la dégringolade de son pouvoir d’achat et le surendettement. Il suffit de visiter la page officielle de la Sonede pour en trouver des centaines, pour ne pas dire des milliers, des commentaires négatifs et des réclamations.
En pleine haute saison touristique et comme si le secteur ne connaissait pas suffisamment de difficultés, à la fois financières et sécuritaires, une pénurie d’eau est déclarée dans la plupart des régions du pays.
Le gouvernorat de Ariana souffre depuis une semaine de coupures d’eau inattendues. Ces perturbations sont dues à une panne « soudaine » au niveau du canal de distribution situé à Rue Cheikhrouhou (Rue de Bizerte), selon la Sonede. Non seulement Ariana ! Gabes, Sousse, Nabeul, Mahdia, Sfax, Monastir, le Kef… presque la totalité du pays, tout comme chaque été normal en Tunisie !
D’ailleurs, pas très loin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), ONG qui milite aussi depuis sa création en 2011 en faveur des droits environnementaux, a fait savoir que plus de 300 000 Tunisiens sont totalement privés d’eau potable. En parallèle, des unités industrielles telles que la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) épuise la nappe phréatique avec une consommation annuelle estimée à 8,9 millions de mètres cubes d’eau, ce qui équivaut la consommation de 112 000 Tunisiens.
À noter que selon la Constitution tunisienne, l’eau potable est un droit garanti à chaque citoyen mais ici, c’est « le tiers-monde »!
Ce ne sera certainement pas la dernière perturbation, il y en aura bien d’autres, surtout avec l’arrivée de Aïd Al-Adha. Plus le soleil brillera dans notre pays, plus la Sonede brillera par ses difficultés à assurer la distribution de l’eau potable aux citoyens.
Jusqu’à quand ? Aucune réponse.