TUNIS – UNIVERSNEWS Considéré au début de son apparition comme une activité « très américaine», le skateboard a connu une diffusion rapide qui a commencé sur la côte ouest des Etats-Unis. Dès lors, la pratique s’exporte à travers le monde. Pour preuve, l’Allemagne accueille son championnat national à Munich dès 1978. Plus tard, la Tunisie construit le premier « skatepark » du Maghreb en 2006.
En 2022, les infrastructures sont quasi inexistantes, contrairement à la passion chez les skateurs dont le nombre ne cesse d’accroître .Sous les ponts, dans les rues, et même dans les parkings publics ou privés, les jeunes tentent de ne pas laisser leur engouement pour le sport s’évacuer en ravivant, de manière constante, la flamme qu’ils portent à l’égard du « skateboarding ».
En effet, c’est pour cette raison qu’ils essayent depuis des années d’organiser des événements à l’instar du « Go Skateboarding day » en 2021, qui a rassemblé 130 skateurs à l’échelle nationale mais aussi internationale. En 2019, des expositions picturales dédiées au skateboard en Tunisie ont été organisées, et cela en collaboration avec l’artiste de renommée internationale Stefan Marx, ainsi que des collectifs de « Skate Giraffe Crew et « Memories Skateboarding ».
Ayant subi plusieurs jugements auparavant, Ghazi Jebali, membre du Giraffe Crew, déclare dans une interview pour « Brut Tunisie », que la société accepte beaucoup plus qu’avant la culture du skate dans la rue. Ainsi, c’est avec beaucoup d’intérêt voire d’admiration qu’on contemple les jeunes férus du skateboarding.
Malheureusement, le premier « skatepark », à la Marsa demeure, aujourd’hui, dans un état désolant. Ce « spot » qui a accueilli, pendant plus de 18 ans, des jeunes, est, désormais, négligé, malgré les maintes tentatives de rénovation élaborées par les skateurs. En effet, après de multiples demandes afin de créer une association de skate pour pouvoir réfectionner l’espace, les autorités refusent, car il manque un papier, celui de la demande d’exploitation d’un terrain sportif. Ces concernés dépensent, pourtant, des sommes colossales sur des sports collectifs comme le football.
Désormais, pour les groupes, il reste un but ultime à atteindre, celui de créer un nouveau spot de skateboarding au centre-ville, pour in fine, rassembler le plus de passionnés, de diverses origines. La persévérance et l’enthousiasme s’entremêlent pour nous offrir la plus altruiste des leçons; « Si l’un d’entre nous achète une nouvelle planche, il donne celle qu’il avait à une personne dans le besoin ».
« Ce qui nous unit, c’est une simple planche en bois avec des roulettes », affirme Sahbi Jebri, membre du Giraffe Crew. Par le biais de la fougue, ce passe-temps devient un mode de vie, notamment, lorsque de nombreux groupes se créent et voient le jour. Ils s’étendent sur toutes les régions tunisiennes, pour montrer qu’ils existent, pour montrer qu’ils résistent.
G.K.