TUNIS – UNIVERSNEWS L’échéance du référendum sur la « projet de Constitution pour la nouvelle république » approche à grands pas, alors que les dissensions et les différends s’amplifient de plus en plus, avec des révélations aussi sensationnelles les unes que les autres, au grand dam du citoyen qui a perdu son arabe, et de la Tunisie qui est ballottée à tous vents.
Le pays est-il tombé de Charybde en Scylla, avec un projet de constitution rejeté par tous, sauf par son initiateur, le président de la république Kaïs Saïed qui a leurré sa commission consultative pour la nouvelle république à qui il a imposé un travail dont il n’a pas pris compte. Il a tout simplement, jeté dans la poubelle un document qui contient les réflexions de nombreuses sommités du pays, pour faire à sa guise et « imposer » un document préparé à l’avance et dont personne n’a eu vent, bien que tout le monde s’attendait à cette entourloupe.
Maintenant, avec l’entêtement qu’on lui connait, il semble que les jeux sont faits, mais ce qui est bizarre c’est que ce projet de constitution est une nouvelle œuvre de l’islam politique dont nous croyons être débarrassés, avec l’éviction d’Ennahdha.
Mais, pour le doyen Sadok Belaïd, ce projet contient des « choses dangereuses » qu’il lui est difficile de parrainer. Il y avait depuis le 25 juillet dernier un rideau de fumée. Avec la publication du projet de constitution ce rideau commence à se dissiper et beaucoup qui étaient derrière se dévoilent petit à petit, et on aura encore des surprises.
Tout ce mauvais méli-mélo met le pays dans un dilemme difficile à éviter : Voter par oui ou non, que choisir… et le choix est difficile, parce que des deux côtés c’est la Tunisie, placée entre l’enclume et le marteau, qui va en pâtir.
Voter pour le projet revient à dire qu’on parraine et qu’on adhère à ce projet qui est une lecture d’un islam politique que le pays croit avoir banni. Voter contre, c’est retomber de nouveau dans le giron d’Ennahdha et de ses acolytes qui n’ont pas cessé de sucer le sang des citoyens depuis leur retour en Tunisie.
Depuis le 14 janvier 2011, la Tunisie n’a connu que des divisions, à cause de l’islam politique, et voilà que ça s’aggrave, aujourd’hui avec les antis et les pros-révision de la constitution. Là où est passé l’islam politique, il a été, toujours, synonyme de divisions et de confits sociaux. D’ailleurs, à l’image des « Ligues de protection de la révolution », nous faisons face à une nouvelle « milice » qui se croit investie du devoir de « protéger » les idées de Kaïs Saïed et qui fait même usage de la force, pour entraver toutes les réunions des parties de la dissidence. Mais, le jour où cela se joue à forces égales, cela peut devenir autre chose de peu recommandable.
Mustapha MACHAT