TUNIS – UNIVERSNEWS C’est, pratiquement, la première fois qu’une conférence de presse est organisée par le Parti destourien libre (PDL), en l’absence de sa présidente Abir Moussi qui semble souffrir encore de la bastonnade et des gaz paralysants, lors de la manifestation devant les bureaux de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Il semble que Moussi a des séquelles de cette journée, à l’issue de laquelle elle avait été hospitalisée, dans une clinique privée, à la suite de certains malaises de santé. Toutefois, le membre du bureau politique du PDL, Ali Béjaoui, n’a pas manqué de l’occasion pour se faire distinguer en prenant le même chemin. Il a déclaré, mercredi, que le comité du parti déposera vendredi prochain une plainte en référé auprès du tribunal de première instance « Tunis 1 » aux fins « d’arrêter la campagne référendaire « pour repousser un danger imminent ». Ce danger consiste en « la falsification de la volonté des électeurs en dissimulant la corruption financière et le financement étranger suspect au profit de la campagne pro-Saïed ».
Béjaoui a critiqué le « silence » de l’instance électorale face au flot de violations et de soupçons de corruption financière de la campagne de soutien de Kaïs Saïed, citant en exemple le « Parti Essaâda » dont le président est établi à l’étranger, et participe à la campagne sous couvert d’une association sportive et d’un média en violation de la loi des partis.
Il a réaffirmé la volonté du PDL de soumettre au parquet tous les dossiers afférents aux infractions de corruption administrative et financière commises au cours des mois écoulés par la Présidence de la République, la Présidence du Gouvernement, le ministère des Finances et l’Instance électorale, accusant l’ISIE de faire office de « simple organe d’exécution » des ordres du président et de faire monter « un référendum sur mesure ».
Béjaoui a estimé que le président de la République n’a pas le droit de présenter une nouvelle constitution en temps d’état d’urgence, dès lors que l’article 80 de la Constitution exige de prendre des mesures visant à rétablir le fonctionnement normal des rouages de l’État.