TUNIS – UNIVERSNEWS La date fatidique de l’audition de Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha, par la justice approche à grands pas et doit avoir lieu mardi 19 juillet 2022, dans le cadre de nombreuses affaires, notamment celle d’Instalingo qui garde encore ses secrets, surtout à propos de ce qu’a déclaré Adel Daâdaâ, devant le juge d’instruction, qui est toujours en détention et qui demande une protection sécuritaire.
Cherchant à détourner le cours de la justice, Ennahdha vient de publier un communiqué, aujourd’hui, après la réunion de son conseil de la Choura, jeudi 14 juillet 2022, avec beaucoup de chaises vides, pour dire qu’elle ne croit pas à la justice actuelle, tout en proférant des menaces voilées… si on touche à son gourou ou à quelqu’un des membres du mouvement islamiste.
Le mouvement islamiste considère que « le fait de viser son président et président du parlement, Rached Ghannouchi, dans sa liberté, est une atteinte politique manifeste au mouvement, ses militants, et à l’expérience démocratique en Tunisie », ajoutant qu’il considère une telle atteinte comme une tentative de dissimuler l’échec fatidique du référendum du 25 juillet.
Ennahdha fait part, aussi, de sa « totale solidarité avec l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, face aux tentatives de l’entrainer dans des affaires avec lesquelles, il n’a aucun lien, et lui souhaite un prompt rétablissement après avoir subi une intervention chirurgicale sur le cœur ».
Il considère le référendum, dont les résultats sont connus d’avance, comme « une tentative de conférer une légitimité à la constitution du coup d’Etat, ayant concentré tous les pouvoirs entre les mains du président, institué un pouvoir personnel absolu, marginalisé les pouvoirs législatif et judiciaire, annulé le pouvoir local, et minoré la Cour constitutionnelle… »
Ainsi, face au glaive fatidique de la justice et jouant le rôle de juge et partie, le mouvement islamiste joue la victimisation, avec des menaces contre tout ce qui va contre le cours de ses vœux, avec pour objectif, bien sûr, de mettre fin aux poursuites judiciaires contre son chef.
Son appel au boycott du référendum n’est qu’un aveu d’échec, parce qu’il sent que le vent a tourné, définitivement, et qu’ils n’ont pas les moyens pour avoir une majorité de « non ». Mais, de là à contester ce qui est visible à l’œil nu, les islamistes ne « font pas confiance à la justice » qui vient d’être expurgée de leurs sbires qui avaient fait la pluie et le beau temps, durant plus de dix ans et qui doivent, aujourd’hui, rendre des comptes, aussi, pour leurs méfaits.
F.S.