TUNIS – UNIVERSNEWS La visite du président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en Iran, semble perturber les plans de l’Oncle Sam et des occidentaux, dans la crainte de la formation d’un front qui rend inefficace les sanctions américaines contre au moins deux de ces Etats.
D’ailleurs, les États-Unis ont averti l’Iran mercredi qu’il risquait une forme de «dépendance» envers une Russie isolée, après que Téhéran ait reçu Vladimir Poutine cette semaine. Les discussions ont porté sur la guerre en Ukraine, et le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé à renforcer «la coopération sur le long terme» avec la Russie, malgré l’abstention de l’Iran lors d’un vote aux Nations Unies condamnant Moscou pour son invasion de l’Ukraine.
«L’Iran a désormais uni sa destinée avec un petit nombre de pays qui se sont parés du voile de la neutralité, pour finalement soutenir le président Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine et le peuple ukrainien», a déclaré le porte-parole du département d’État américain Ned Price. Selon lui, une telle décision pourrait entraîner le pays dans «une position de dépendance relative envers un pays comme la Russie».
Les États-Unis ont récemment publié des informations indiquant que des responsables russes ont visité l’Iran au moins deux fois cet été afin d’inspecter des drones de combat que devrait livrer Téhéran à Moscou, qui cherche à renforcer son arsenal face aux armes occidentales livrées à l’Ukraine. Ned Price a exhorté l’Iran à accepter un retour à l’accord de 2015 sur le nucléaire – un retour soutenu par Joe Biden après le retrait décidé par son prédécesseur Donald Trump. Le porte-parole a également appelé Téhéran à initier une «nouvelle relation économique avec d’autres pays dans le monde».
Les négociations sur le nucléaire sont au point mort, notamment en raison de la demande par l’Iran que Joe Biden lève les sanctions contre les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Malgré les critiques émises par Washington sur le sommet en Iran, le chef de la CIA Bill Burns, qui en tant que diplomate avait aidé à négocier l’accord avec l’Iran, a affirmé que les deux pays se tendaient la main principalement car «tous les deux cherchent à rompre leur isolement politique» et sont l’objet de sanctions.