TUNIS – UNIVERSNEWS La saison des cinémas en plein air est officiellement lancée, l’institut Français de Tunisie met à la disposition des cinéphiles, une projection de films sous les étoiles sous le titre de » Toiles sous les étoiles ». Des soirées gratuites à la tombée de la nuit réuniront les spectateurs de différentes tranches d’âges mais qui partagent la même passion, celle du 7ème art.
Le jardin de l’institut Français de Tunisie, du 19 Juillet au 21 Juillet à 21h, propose une programmation de trois soirées chaleureuses en plein air, dans une ambiance conviviale pour découvrir le cinéma autrement. Le programme est inauguré par la projection de » Bonne Mère » de Hafsia Herzi.
Le film nous emmène dans les quartiers nord de Marseille, où « Nora », un personnage joué par Halima Benahmed, une mère qui élève ses enfants seule, travaillant jour et nuit pour subvenir à leurs besoins, notamment, à ceux d’Ilyés, son fils aîné qui s’est fourvoyé dans le braquage d’une station-service et emprisonné depuis quelques mois.
Sa fille, d’autre part, mère célibataire, cède à l’argent facile et succombe à la prostitution. Nora se trouve dans l’obligation d’élever, également, son petit-fils. Super-maman et femme courageuse, le portrait de l’héroïne de Hafsia Herzi rend hommage à toutes les mères qui luttent. Sélectionné au festival de Cannes, le long-métrage opte pour une panoplie d’acteurs et de visages inconnus.
Pour apporter de la crédibilité à l’histoire et montrer des visages qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma, «Bonne mère» peint des scènes d’ensemble de grande justesse, lors desquelles brille Halima Benahmed, la figure féminine et le pilier de l’œuvre, qui joue pour la première fois de sa vie, et qui réussit pourtant à véhiculer de l’empathie aux spectateurs, avec un visage bipartite qui se répartit entre des yeux tristes et une bouche souriante.
Ce prisme féminin brouille les pistes des stéréotypes, qui lient, assez souvent, le thème de la cité au genre masculin, à la délinquance, aux problèmes d’addiction et qui oublient les femmes qui souffrent derrière et qui peuvent être: une mère, une sœur, une fille, ou une épouse. Le film juxtapose des moments tantôt poignants, tantôt drôles, mais incite surtout à la réflexion, où Nora devient le leitmotiv même du combat et de la résistance grâce à son mantra prononcé à multiples reprises « Tant que je suis debout, je reste solide ».
Ghozlene KARMAOUI