TUNIS – UNIVERSNEWS – « L’homme qui est devenu musée » est un film-documentaire réalisé par Marwen Trabelsi, dévoilé pour la première fois au grand public lors des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) en 2019 et actuellement, sélectionné dans la compétition officielle du Festival international arabe et africain du film documentaire de Zagora au Maroc. Le long-métrage fait partie des films sélectionnés pour La 10e édition du Festival qui se tiendra du 25 au 27 novembre 2022.
Ayant reçu 5 prix internationaux et ayant été retenu dans plus de 14 sélections internationales, l’œuvre de Marwen Trabelsi, narre l’histoire d’un homme qui vit seul dans une sorte de sanctuaire qui fait office de logement, de galerie et de musée, un homme qui « ressuscite » les objets oubliés, délaissés et négligés pour leur redonner le souffle de la vie.
Cet homme aux cheveux gris qui cache derrière ses lunettes inondées de poussière, des petits yeux fatigués mais pétillants s’avère être l’artiste plasticien « Aly Issa ». Entre les livres, les vieilles lampes, les miroirs brisés et les meubles fissurés, des mégots de cigarettes transformés en œuvres d’art.
L’artiste évoque les différentes anecdotes et les multiples péripéties qui ont animé sa vie pleine de déroutements, d’aventures mais aussi de tragédies à l’instar de la perte de sa femme et de son fils lors d’un accident.
« C’est le seul film Tunisien dans le festival et le seul ambassadeur culturel de la Tunisie, l’aventure de notre cher « Aly Issa » ne finira jamais et il continuera de parcourir le monde pour promouvoir un art indépendant et libre … » révèle le réalisateur du film sur sa page Facebook.
Aly Issa, décédé à l’âge de 83 ans dans son domicile au Bardo, le 19 décembre 2019, laisse derrière lui une œuvre qui cristallise sa passion pour la collection des objets. Cet homme qui a pratiqué l’art pour l’art mais dans sa forme engagé pour teinter ses œuvres d’une touche à la fois symboliste et lyrique demeure immortel, dans « L’homme qui est devenu musée », un hommage que Marwen Trabelsi rend à une créativité multidisciplinaire et éclectique qui envenimera à jamais, une bougie qui ne peut guère s’éteindre, celle d’un artiste, plasticien, celle d’Aly Issa.
Ghozlene KARMAOUI