TUNIS – UNIVERSNEWS – Quels que soient les griefs contre le référendum, l’opposition doit reconnaître sa défaite, car elle n’a pas su gérer la situation et, faute de mieux, elle s’est cantonnée, dans sa majorité, dans le boycott, et la loi des chiffres ne peut pas tromper.
Les résultats préliminaires du référendum du 25 juillet sur le nouveau projet de constitution ont démontré que la masse électorale « active » ayant participé aux différentes échéances électorales précédentes, qu’elles soient législatives ou présidentielles, est la même qui a pris part à l’échéance référendaire du 25 juillet, a fait savoir l’analyste politique Belhassen Yahyaoui.
Il a affirmé que le référendum vient de confirmer que la masse électorale est toujours « stable » et comprend environ 3 millions d’électeurs qui ont participé aux élections législatives et présidentielles de 2014 et 2019.
Durant les élections législatives d’octobre 2014, le mouvement Nidaa Tounès n’avait obtenu que 1.279.941 voix, représentant 37,56 % des électeurs (soit une majorité de 86 sièges), alors que le mouvement islamiste Ennahdha qui a subi un vote sanction n’en avait récolté qu’Ennahdha n’en avait eu que 947 034 voix, soit 27,79 % des électeurs, pour obtenir 69 sièges sur les 217 de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le Front populaire, composé de douze partis politiques et associations de gauche, nationalistes et écologistes, ainsi que de nombreux intellectuels indépendants, dont le porte-parole était Hamma Hammami, n’a pu obtenir que 124 654 voix (3,66%), offrant 15 sièges à ce rassemblement, grâce, surtout, au plus grand reste.
Lors des élections législatives de 2019, Les inscrits sur les listes électorales étaient de 7.065.885, alors que les votants n’étaient que 2.946.628, et le mouvement Ennahdha a fait main-basse sur les rouages de l’Etat avec, simplement, 561.132 voix (19,63 %), pour réaliser des alliances douteuses qui ont conduits à la situation vécue, aujourd’hui. Sa grande erreur est d’avoir désintégré le mouvement Nidaa Tounès qui fut un allié fiable, alors que sa coalition avec Qalb Tounès et la fameuse Coalition Al Karama, l’a conduit au désastre qu’elle vit, actuellement, et à lever le voile sur ses agissements suspects et malsains, ayant eu pour conséquence les assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi, entre autres.
Lors des élections présidentielles de la même année, Kaïs Saïed, l’inconnu, a crevé le plafond en récoltant 2.777.931 voix au second tour (72,71 %), un score jamais atteint, face à Nabil Karoui qui n’en a eu que 1.042.894 (27,29 %), alors que le nombre d’inscrits était de 7.074.566 pour 3 892 085 votants, soit un peu plus de la moitié.
C’est dire que, durant la décennie de son règne catastrophe, Ennahdha, avec tous ses sbires et ses alliés, n’avait jamais atteint celui de Kaïs Saïed qui a osé les inscriptions d’office des électeurs, avec tous les risques qui peuvent s’en suivre.
La loi des urnes a tranché, quelle que soient les griefs et les contestations et si cette opposition a un minimum de patriotisme, elle doit accepter cette loi, changer sa politique négationniste basée sur les intérêts personnels, pour faire la sentinelle contre ce qui peut arriver, à l’avenir, et veiller à ce que « le détenteur de tous les pouvoirs » ne soit pas tenté d’établir une dictature.
A bon entendeur, salut !
F.S.