- La presse internationale tire à boulets rouges sur Kaïs Saïed
- La diplomatie tunisienne doit retrouver son aura d’antan
TUNIS – UNIVERSNEWS La constitution de Kaïs Saïed continue à susciter des craintes à l’échelle internationale, et même locale, en raison de son opacité sur certaines clauses cruciales, notamment la démocratie, les droits de l’Homme et la liberté de la presse.
Malgré les déclarations et les tentatives d’abaissement des appréhensions, la presse internationale, en particulier américaine et européenne tirent à boulets rouges sur le président de la République et sa constitution, arguant que c’est l’instauration d’une dictature qui est en train d’être préparée.
Ces craintes –à juste titre, d’ailleurs- ne sont pas apaisées, même par la victoire écrasante du « Oui », lors du référendum, alors que, pourtant, le département d’Etat américain, a indiqué dans son communiqué que les « Tunisiens sont libres de choisir leur destin ».
“Comme nous l’avons toujours affirmé, c’est au peuple tunisien de décider de son avenir politique et nous continuerons à nous tenir aux côtés du peuple tunisien tout en appelant à l’instauration d’un gouvernement démocratique qui respecte les droits de l’homme et donne la priorité à l’avenir économique du pays”, a souligné le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price.
La France, la Grande Bretagne, le Canada, ainsi que d’autres Etats occidentaux se sont joints à la sérénade, faisant un procès d’intention à la Tunisie, alors qu’il faut attendre des actes, sachant que l’islam politique n’a plus de place dans le pays, quel qu’en sera le prix à payer.
Le journal français Le Monde qui est une référence pour l’élite tunisienne écrit, à propos de Kaïs Saïed : « Son aventure est périlleuse. Elle risque à la fois d’aggraver les fractures internes à la société tunisienne, là où sa fonction présidentielle doit rassembler, et d’isoler le pays sur la scène internationale. Déjà prise implacablement en étau entre deux pôles régionaux –l’Algérie et l’axe égypto-émirati-, la Tunisie voit son étoile pâlir inexorablement, auprès des Occidentaux. Il revient donc aux Tunisiens et à eux seuls de retrouver dans leur génie propre les ressorts d’un sursaut ».
C’est un long programme qu’évoque le journal qui croit au « génie tunisien » et qui garde l’espoir que le pays va retrouver la voie, pour une meilleure image à l’échelle internationale, surtout que c’est une urgence pour ne pas être laissé tomber par ses partenaires traditionnels.
A ce niveau, la diplomatie tunisienne devenue l’ombre d’elle-même, par les soins du favoritisme et des nominations selon les allégeances partisanes, doit retrouver son aura d’antan –parce qu’elle peut le faire, grâce aux compétences dont elle dispose, au sein de ce ministère des Affaires étrangères qui a perdu son efficacité et ses moyens d’action.
Entretemps, la présidence de la République et celle du gouvernement, ainsi que tous les ministères et les structures de l’Etat doivent pallier à ce déficit de communication, pour que la transparence règne et qu’elle puisse rétablir la confiance, à l’échelle locale et celle internationale, parce que c’est là la clé du succès de tout processus de modernisation et d’une véritable démocratie, loin de toute suspicion d’une possible instauration d’une dictature… Et, un homme averti en vaut deux…!
F.S.