TUNIS – UNIVERSNEWS « La révolution » aidant, tout le peuple tunisien est devenu politicien, avec plus ou moins de chance, pour monter l’échelle sociale, avec les plus chanceux et les moins honnêtes qui sont montés à l’Assemblée nationale constituante (ANC), puis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour, simplement, représenter leurs intérêts et ceux de leurs « employeurs » et détenteurs des richesses de la Tunisie.
Pour ce peuple, le réveil est amer, aujourd’hui. A voir l’état du pays, on a l’impression qu’un séisme dévastateur a eu raison de ce peuple, de ses ambitions et, même, de son rythme de vie quotidien.
Après la « révolution », le peuple a vécu, plus de dix ans durant et jusqu’à maintenant, les illusions de vivre dans un pays démocratique où tous ses droits sont respectés. Malheureusement, il a fallu cette décennie noire pour qu’il déchante, surtout qu’il est condamné, aujourd’hui, à vivoter à attendre le salut qui ne peut que venir d’ailleurs.
Pourtant, on lui avait promis monts et merveilles… à ce peuple, qui ne croit plus, actuellement, en rien. On lui a promis la reddition des comptes et la réconciliation nationale, avec des sommes d’argent à récupérer, pour redémarrer le pays, sur des bases solides où chacun jouira de la démocratie et de toutes ses libertés.
Mais, la réconciliation est devenue division, avec des cassures entre les familles, les « arouchs », les tribus et les régions. La reddition des comptes est au point mort, surtout après ce qu’avait fait Sihem Ben Sédrine de l’Instance vérité et dignité », devenue pour elle, un instrument de règlements de comptes et de profits personnels. Pour ce qui est de l’afflux de l’argent, on a honte d’en parler, puisque le pays est, aujourd’hui, endetté jusqu’au cou et qu’il risque de passer par le Club de Paris… voire celui de Londres, ce qui sera une honte pour les héritiers du leader Habib Bourguiba.
D’ailleurs, lors des dernières interviews qu’il multiplie, au cours de la dernière période, Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahdha et ancien président de l’ARP dissoute, ne laisse pas un troisième choix au président de la République, Kaïs Saïed : « ou bien le dialogue, ou bien la violence ! ». Cela en dit long sur ce qui est en train d’être mijoté par la confrérie islamiste qui ne veut, à aucun prix, lâcher le pouvoir et qu’ils comptent se remettre en selle.
Les menaces qui ne sont, même plus, voilées font craindre le pire pour le pays, surtout que le chef de l’Etat a fait le vide autour de lui et qu’il n’a pas pensé à constituer un front solide pour faire face à tous les aléas et les imprévus. D’ailleurs, certains parmi ceux qui avaient cru en lui se sont sentis, à un moment ou un autre, comme trahis… comme ce fut le cas du doyen Sadok Belaïd qu’il a humilié de belle manière, avec son projet de constitution.
Maintenant, les lampions se sont éteints, avec un paysage devenu des plus tristes. Tous les droits des citoyens sont bafoués, même le droit à la vie digne, sans parler de ceux de la santé, de la culture, du sport, de l’éduction et autres.
La politique est devenue une drogue… qui n’a plus d’effets soporifiques, et l’heure est venue pour comprendre qui le peuple n’attendra pas éternellement, surtout avec le comportement de certains partisans de Kaïs Saïed qui se croient tout permis et qui insultent tout le monde…
Mustapha MACHAT