TUNIS – UNIVERSNEWS La croissance économique du PIB prévue pour 2022 est analogue à celle de 2021, estimée à 3% par an, ne permet pas de récupérer la baisse de 8,8% enregistrée en 2020.
En effet, le niveau d’activité économique n’a pas atteint celui de 2019, cela aggrave le chômage et décourage l’insertion des jeunes dans la population active, composée des demandeurs d’emplois, qui est entrain de baisser. Cela gonfle encore plus le secteur informel dont une partie échappe à l’estimation du PIB.
Ainsi, le déficit courant extérieur enregistré au cours des 5 premiers mois de 2022 double par rapport à la même période de l’année dernière. Et malgré l’amélioration prévue de l’activité touristique, ce déficit passerait de 8 milliards de dinars en 2021 à 14,7 milliards de dinars en 2022, représentant plus de 10% du PIB, et ce, si le prix international du pétrole se maintient autour de 100 $ le baril comme prévu devant la persistance de la guerre russo-ukrainienne.
De ce fait, le financement de ce déficit courant exige un recours important à l’endettement extérieur en plus du principal de la dette extérieure à rembourser, soit environ 8 milliards de dinars. Si non, une baisse des réserves de change (l’équivalent de 24 milliards de dinars actuellement) est inéluctable avec, comme corollaire, la dépréciation du dinar devant les craintes des opérateurs sur la fluidité des paiements extérieurs.
Enfin, le budget de l’Etat connaît actuellement des pressions élevées des dépenses devant l’augmentation des subventions de prix des produits alimentaires, de l’énergie et du transport. Les entreprises publiques et les offices connaissent aussi des problèmes de liquidité liées à des recettes faibles et un recours bancaire limité, suite au volume de leur dette passée. Le financement du déficit public croissant pose actuellement des problèmes pour le système bancaire. Reste à savoir comment la BCT va se comporter pour boucler les besoins du budget de l’Etat !
I.Z.